Des rayons ultraviolets (UV) pour désinfecter des bus et des ascenseurs: c’est la méthode high-tech et ultrarapide utilisée en Chine pour éliminer toute trace potentielle du nouveau coronavirus.
Face à l’épidémie de Covid-19 qui a déjà fait plus de 3.100 morts dans le pays, les entreprises chinoises sont sous pression: elles doivent appliquer à la lettre les consignes de prévention des autorités.
La compagnie de transport public de Shanghai, Yanggao, a reconverti un tunnel de lavage classique pour bus en aire de désinfection équipée de 120 tubes UV.
Ce nouveau procédé permet de réduire la durée de l’opération de 40 à… 5 minutes.
« Dès le début de l’épidémie (…) on cherchait un moyen de désinfection plus efficace, en termes de main-d’oeuvre et de coût », explique à l’AFP Qin Jin, le directeur général adjoint de Yanggao.
L’ancien procédé nécessitait la présence constante de deux employés. Ils vaporisaient du liquide désinfectant sur le véhicule avant d’essuyer le tout.
« Le problème avec ça, c’est que des fois on n’arrivait pas à atteindre certains recoins », raconte M. Qin.
Yanggao a établi un partenariat avec un fournisseur de systèmes de diffusion d’ultraviolets, avec lesquels il désinfecte une partie de sa flotte.
Les employés acheminent les bus un par un dans le tunnel. Puis ils sortent de l’aire de désinfection et activent le système, qui plonge le véhicule dans un halo de lumière bleu clair.
Yanggao dispose de deux chambres peuvent traiter plus de 250 bus par jour, sur les 1.000 que compte la compagnie de transport, précise Qin Jin.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les UV ne doivent pas être employés pour désinfecter les mains, car ils peuvent irriter la peau, voire provoquer des cancers.
Si les ultraviolets ne sont en général pas utilisés dans les transports, « il n’y aucune raison que ça ne fonctionne pas » dans ce secteur, souligne Paul Tambyah, expert des maladies infectieuses à l’Université nationale de Singapour.
« Les UV sont très utilisés dans les hôpitaux, pour désinfecter les chambres des patients après leur départ », explique-t-il. « Cela permet de tuer les pathogènes résistants aux antimicrobiens, la tuberculose et d’autres agents infectieux. »
Yanggao n’est pas la seule entreprise chinoise à faire appel à cette technologie.
La banque centrale du pays a annoncé en février utiliser les ultraviolets pour désinfecter les billets de tout coronavirus.
Une entreprise de la province du Guangdong (sud) propose elle des « systèmes intelligents de désinfection par UV pour ascenseurs ».
Des tubes à UV installés dans la cabine s’activent automatiquement quand personne n’est à l’intérieur. Et ils s’arrêtent tout seuls une fois le processus terminé.
Avantage selon la compagnie: tous les recoins sont traités et les usagers ne sont pas incommodés par les effluves d’eau de Javel et de désinfectants classiques.
Elle espère à terme installer le système dans certains espaces publics, comme les ascenseurs d’hôpitaux.