Ce qu’il faut retenir de l’intervention télévisée de François Hollande
Grèce, gouvernement économique de la zone euro, nucléaire iranien, identité française… Tous les thèmes abordés par le président de la République.
En aucun cas, le couple franco-allemand n’a été affaibli, a encore dit François Hollande. « Il y a un lien entre Mme Merkel et moi qui s’est établi, qui est fondé sur l’intérêt de l’Europe […] Nous avons toujours fait le choix de l’Europe », a-t-il poursuivi. « Sans le couple franco-allemand, il n’était pas possible d’obtenir l’accord », a soutenu François Hollande. « Quand l’Allemagne et la France ne sont pas unies, l’Europe ne peut pas avancer. »
La zone euro doit-elle franchir un nouveau pas ? Une fiscalité commune, peut-être ? « Quand je vois l’obstination avec laquelle les Grecs ont voulu rester dans la zone euro, je me demande encore pourquoi, y compris dans notre pays, certains veulent en sortir. » Un tacle à destination de Marine Le Pen et de l’extrême droite. « Il nous faut avancer. Je proposerai que l’on puisse aller plus loin, en accord avec l’Allemagne, sur le gouvernement économique. Il faudra aussi dans une seconde étape aller plus loin et avoir un budget de la zone euro. Il faut donner à l’Europe des bases plus solides. » Il faut installer davantage de « démocratie », a insisté le président de la République. « Il faut qu’il y ait une présence plus forte des parlementaires, de ceux qui représentent la nation. Il faut un Parlement de la zone euro. »
Hollande défend sa loi sur le renseignement
Le Chef de l’État a également défendu sa politique intérieure. « Toutes les semaines, nous arrêtons, nous prévenons, nous empêchons des actes terroristes grâce aux services de renseignements, de police et de gendarmerie, grâce à notre action extérieure », a-t-il dit. « Nous sommes mobilisés et je ne veux pas que les Français puissent avoir le moindre doute. » Ce niveau de surveillance va « durer », a assuré le président de la République. « J’ai dégagé avec le Parlement, qui va maintenant confirmer ce choix, les crédits indispensables. Il y aura 10 000 militaires qui seront en opération sur notre sol, qui le sont déjà pour faire ce travail de vigilance. 7 000 qui sont sur les sites, 3 000 qui sont mobilisables, en plus des policiers et des gendarmes », a-t-il précisé. Rien ne sera « relâché » pour maintenir le niveau de vigilance.
Pour le président, la politique intérieure est indissociable de celle menée à l’extérieur du territoire. « En Syrie, il faut pouvoir soutenir ceux qui se battent contre l’État islamique », a-t-il lâché, avant d’ajouter : « Bachar el-Assad est la cause de ce qui s’est produit. »
Un accord sur le nucléaire
Le président s’est réjoui de l’accord sur le nucléaire iranien : « Cela fait douze ans qu’il y avait des négociations. Enfin, il y a un aboutissement. La France a été très ferme. Il fallait éviter la prolifération nucléaire. L’Iran ne devait pas accéder à l’arme nucléaire, c’était notre préoccupation. Il faut pouvoir lever des sanctions et les remettre en place au moindre manquement. Il est prévu que nous puissions vérifier cela. »
L’identité et l’âme françaises
« Je ne suis pas pour la France qui se tait, la France rabougrie, la France qui voudrait se diviser. Je laisse ça à d’autres. Il ne faut pas toucher à l’âme française », a lancé François Hollande, qui veut défendre une « certaine idée de la France », comme disait de Gaulle. « Pour lutter contre les défis climatique, européen, sécuritaire ou encore terroriste et même économique, nous devons opposer la France. C’est la France qui a la réponse. »
Sur l’économie et l’état des finances publiques
La croissance « est là » en France, mais elle est encore « trop faible », avec la prévision Insee d’une progression de 1,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2015, a jugé mardi François Hollande, faisant vœu d’activer tous les « facteurs de croissance ». Les décrets de la loi Macron, que le gouvernement veut décisive pour relancer l’économie, seront « pris pour l’été », ce qui va « libérer un certain nombre d’activités », a-t-il indiqué lors de son interview traditionnelle du 14 juillet.
Enfin, François Hollande a réaffirmé qu’il avait toute confiance en son Premier ministre, Manuel Valls, et qu’il resterait à ce poste jusqu’à la fin du quinquennat. Le président a refusé de se prononcer sur son propre avenir politique, affirmant qu’il n’était pas temps de se porter ou non candidat pour un deuxième mandat à la tête de l’État.