Villepin mis en cause par un porteur de valises par BFMTV
Les deux anciens hommes d’État aurait été au coeur d’opérations de financement occulte, se montant à plusieurs dizaines de millions de francs, entre la France et plusieurs pays africains.
Des révélations en forme de vengeance
"Pendant trente ans, Jacques Foccart [un autre avocat dont il a pris la suite : NDLR] a été en charge, entre autres choses, des transferts de fonds entre les chefs d’État africains et Jacques Chirac. Moi-même, j’ai participé à plusieurs remises de mallettes à Jacques Chirac, en personne, à la mairie de Paris", révèle Robert Bourgi.
Puis il explique pourquoi il a décidé de faire ces révélation : "J’ai travaillé avec Dominique pendant des années. Nous avons été très proches, comme on peut être proche d’un ami, de quelqu’un que l’on connaît intimement. Et puis, fin 2005, brutalement, il m’a chassé. Il m’a déçu".
Par ailleurs, Robert Bourgi précise que les malettes ne contenaient jamais moins de cinq millions de francs. Les sommes pouvaient même aller jusqu’à 15 millions de francs : un total de plusieurs dizaines de millions par an.
Autre révélation : en 2002, 5 dirigeants africains auraient versé 10 millions de dollars pour financer la campagne de Jacques Chirac.
L’avocat explique que ces financements occultes auraient cessés une fois Nicolas Sarkozy élu président de la République : "Ni Omar Bongo, ni aucun autre chef d’État africain, par mon intermédiaire, n’a remis d’argent à Nicolas Sarkozy ni à Claude Guéant".
Une version contestée par Michel de Bonnecorse, un ancien Chiraquien, qui affirme de son côté que Nicolas Sarkozy aurait aussi profité des fonds africains.
Bref, ça tire dans tous les sens.
"Fariboles" répond Dominique de Villepin
Sollicité par le Journal du Dimanche, Dominique de Villepin dément avoir reçu de l’argent en provenance d’Afrique.
"Tout cela n’est que fariboles et écrans de fumée. Je n’ai jamais cessé, depuis 1993, de me mobiliser contre les réseaux de quelque nature que ce soit, en vue d’une moralisation de la vie politique dans le cadre fixé par Jacques Chirac", affirme l’ex-chef de gouvernement.
Invité sur le plateau de France 3, Dominique de Villepin estime que le timing de ces révélations est parfait : "On voit l’acharnement, la volonté de salir la présidence de Jacques Chirac, à un moment qui est celui du procès de Jacques Chirac et à quelques jours de la décision de la cours d’appel dans l’affaire Clearstream [le 14 septrembre : NDLR]. (…) Tout cela n’est pas un hasard".
110911 – Dominique de Villepin : « Ces… par fred-lille59
Du côté de l’UMP, on attend "des éléments de preuve"
Invité du Grand Rendez-vous Europe1/I-Télé/Le Parisien Aujourd’hui, le président du Sénat Gérard Larcher invite Robert Bourgi à saisir la justice sur cette affaire de financement occulte.
"Je suis étonné qu’il le dise à la presse et non pas à la justice. Elle est là pour ça", affirme Gérard Larcher
Enfin, l’UMP par la voix de sa déléguée générale Valérie Rosso-Debord demandes des preuves.
"S’il a des éléments de preuve, qu’il saisisse la justice. On attend des éléments de preuve. Il faut que Bourgi apporte des preuves, pas seulement des paroles. Si ce qu’il dit était vrai, il faudrait que la justice passe", indique la député UMP.
Dimanche en fin de journée, Jacques Chirac a décidé de porter plainte pour diffamation contre Robert Bourgi.