"Dès ma prise de fonction, j’ai rencontré Vincent Bolloré, qui a pris l’engagement devant moi de maintenir le niveau de contribution du groupe Canal+ au financement du cinéma. Et ce, même si le rapprochement de Canal+ et beIN Sports conduisait le groupe à proposer de nouvelles offres fondées uniquement sur le sport", a déclaré la ministre dans une interview au Figaro.
"Comme je n’ai pas pour habitude de signer des chèques en blanc, je me tiens prête à modifier le régime des obligations de Canal+, si la reconfiguration des offres commerciales le rendait nécessaire", a-t-elle ajouté.
En février Vivendi a annoncé un projet d’alliance entre Canal+ et la chaîne qatarie qui prévoit que beIN Sports en France serait distribuée en exclusivité par Canal+, accord actuellement étudié par l’Autorité de la concurrence.
Le ministère ne voit pas d’inconvénients à ce rapprochement, sous réserve qu’il n’affaiblisse pas la contribution de Canal+ au cinéma, au cas où Canal+ serait découpée en abonnements thématiques — Canal+ pour le cinéma, et une offre de sport séparée, comme l’ont imaginé certains analystes. Car cela risquerait de réduire sa contribution obligatoire au cinéma, qui est calculée sous forme de pourcentage du chiffre d’affaires de Canal+.
En effet, Canal+ doit investir 12,5% de ses revenus dans l’acquisition de films européens dont 9,5% dans les films en français, ce qui en fait le principal financeur du cinéma français. Mais si Canal+ ne diffusait plus de sport, elle perdrait des abonnés et verrait son chiffre d’affaire baisser, et le financement du cinéma en serait mécaniquement réduit.
Vincent Bolloré a de son côté rassuré la ministre en lui indiquant que ce découpage de Canal+ en lui enlevant le sport n’était pas dans ses intentions, selon une source proche du dossier.