Aubry annule son voyage à Marrakech (France-Soir)

La patronne du PS, qui devait rencontrer Dominique Strauss-Kahn cette semaine au Maroc, a reporté ce rendez-vous. Et préféré préparer sa rentrée à Lille.

Aubry annule son voyage à Marrakech (France-Soir)
Le rendez-vous était calé de longue date, bien avant l’été. Martine Aubry devait rendre visite ces jours-ci à Dominique Strauss-Kahn, en vacances dans son riad de Marrakech. Elle a finalement décliné l’invitation, reportée après l’université d’été du PS à La Rochelle, qui se tient de vendredi à dimanche. Elle n’a même pas dirigé le bureau national du parti, hier, rue de Solferino, préférant travailler ses dossiers à Lille, où elle a dépêché sa garde rapprochée : Jean-Marc Germain, François Lamy et Guillaume Bachelay, sa plume. « Elle est très angoissée par cette rentrée politique, parce que c’est “sa” rentrée, commente un strauss-kahnien. Sa parole est attendue, il ne faut pas qu’elle la dissolve. Aussi prépare-t-elle minutieusement son discours de clôture. »

Après en avoir débattu avec ses conseillers, ce sera finalement sa seule intervention officielle du week-end. A Ségolène Royal et à François Hollande l’honneur d’ouvrir l’université d’été, un terrain qu’elle ne leur avait pourtant pas concédé l’an passé. « La donne est différente. Après les divisions du congrès de Reims et la déroute aux européennes, il lui fallait alors s’imposer. Aujourd’hui, elle doit ramasser », décrypte ce strauss-kahnien.

Punching-ball

Autrement dit, il lui faut désormais capitaliser : confortée dans son statut de numéro un du PS par la victoire de la gauche aux régionales et le ralliement – temporaire ? – de Ségolène Royal, Aubry doit désormais légitimer sa stature de présidentiable. Sa parole, dimanche, pèsera d’autant plus qu’elle en a été économe ces dernières semaines. Retirée de la scène politique le temps de ses vacances en Italie, elle s’est contentée d’un communiqué pour dénoncer, le 1er août, la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy.

Un silence qui a suscité moult critiques dans ses rangs : Daniel Vaillant, Manuel Valls, François Rebsamen et Pierre Moscovici lui ont reproché de ne pas s’engager sur un terrain aussi sensible. « Martine n’est pas du genre à commenter les événements politiques les pieds dans l’eau, explique la même source. Et puis elle n’est pas forcément très à l’aise dans le débat sur la sécurité et l’immigration : elle refuse toujours la politique de la vidéosurveillance dans sa ville. Elle n’avait donc pas envie de servir de punching-ball à la droite. » Pourtant, elle le sait et elle y est prête, il lui faudra sortir du bois dimanche.

Par Gaëtane Morin
(France-Soir)

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