Deux ans jour pour jour après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), le patron du parquet fédéral belge était invité sur une radio à commenter les avancées de l’enquête, menée en bonne partie en Belgique.
"Je pense qu’on y est presque (…) tout doucement on y arrive", a répondu M. Van Leeuw à la question de savoir si la justice est parvenue à reconstituer l’organisation de ces attaques.
"On se rend compte effectivement que Verviers, Thalys, le 13 novembre, les attentats du 22 mars, c’est une grande et peut-être une unique opération de Daech", l’acronyme arabe de l’Etat islamique, a ajouté le magistrat sur la radio La Première (RTBF).
Verviers est une ville belge proche de Liège, où un raid policier mené le 15 janvier 2015 avait conduit au démantèlement d’une cellule jihadiste sur le point de commettre un attentat contre des policiers.
L’enquête a montré que la cellule était dirigée à distance par le Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, ancien combattant de l’EI en Syrie, homme clé des attentats du 13 novembre, tué cinq jours plus tard dans un raid policier en banlieue parisienne.
C’est aussi Abaaoud que l’on retrouve aux avant-postes dans l’organisation de l’attaque avortée du Thalys Amsterdam-Paris le 21 août 2015. Trois hommes de son réseau de relations ont été inculpés ces dernières semaines en France et en Belgique, des complices présumés du tireur du Thalys Ayoub El-Khazzani et de Bilal Chatra, soupçonné d’avoir joué un rôle d’éclaireur pour ce dernier.
"Il faut creuser, c’est compliqué parce que les dossiers s’entrecroisent", a dit Frédéric Van Leeuw à propos de ces investigations conjointes des justices française et belge.
Selon lui, le temps qui passe "rend les choses plus difficiles". "Par exemple au niveau de la téléphonie il y a des données auxquelles on n’a plus accès maintenant", a-t-il précisé.
L’enquête sur les attaques du 13 novembre à Paris a montré qu’elles avaient été en grande partie organisées depuis la Belgique par des hommes du réseau d’Abaaoud, agissant pour le compte du haut commandement de l’EI.
D’autres membres de la même cellule jihadiste franco-belge ont perpétré les attentats du 22 mars 2016 qui ont fait 32 morts à Bruxelles.