Arabie saoudite: le gouvernement réduit les pouvoirs de la police religieuse

Le gouvernement saoudien a décidé de réduire les pouvoirs de la police religieuse, qui est régulièrement critiquée pour son zèle à faire respecter avec fermeté la loi islamique, appliquée de manière rigoriste dans le royaume, a rapporté l’agence officielle SPA.

Selon de nouvelles régulations approuvées cette semaine en Conseil des ministres, la police religieuse ne pourra plus arrêter et détenir des suspects, mais devra se contenter d’effectuer des signalements auprès de la police ou de l’agence chargée de la lutte antidrogue, a indiqué SPA.

"Seules ces entités spécialisées sont responsables" des enquêtes et des arrestations, a précisé l’agence.

Les membres de la police religieuse, appelée Mutawa, devront aussi entretenir une "bonne conduite" et la "réputation" de leur organisme, et devront présenter clairement leurs cartes d’identité lorsqu’ils sont en opération.

L’idée est de "conseiller aimablement et gentiment", a souligné SPA.

Enfin, une commission de cinq membres fera des propositions au président de la Mutawa, désigné par le roi Salmane, pour que les agents rendent des comptes lorsqu’ils commettent des violations ou des abus.

La police religieuse saoudienne, connue sous le nom de Commission pour la Promotion de la Vertu et la Prévention du Vice, est régulièrement accusée de commettre des abus en appliquant la ségrégation des sexes et en obligeant les femmes à se couvrir de la tête aux pieds lorsqu’elles sont en public.

Ses agents procèdent aussi à des vérifications dans les magasins pour s’assurer qu’ils ferment pendant les heures de prière, cinq fois par jour.

Eman al-Nafjan, blogueuse saoudienne, a salué les changements. "C’est super, enfin!", a-t-elle dit à l’AFP, expliquant que le gouvernement s’était résigné à agir "parce qu’il y avait eu beaucoup d’abus".

Le clergé est très puissant et exerce une influence sociale et politique dans le royaume saoudien, qui applique une version rigoriste de la charia.

En février, des membres de la Mutawa avaient été arrêtés après avoir brutalisé une jeune femme devant un centre commercial de Ryad, selon des médias locaux.

En 2013, des agents de la police religieuse avaient aussi été appréhendés lorsque leur voiture de patrouille était entrée en collision avec un autre véhicule pendant une course-poursuite qui avait fait deux morts.

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