"Il s’agit malheureusement d’un nouvel attentat terrible, qui à coup sûr accroît l’inquiétude des gens", a déclaré à la presse le ministre de l’Intérieur de Bavière, Joachim Herrmann, venu sur les lieux de l’explosion, dans la ville d’Ansbach (sud).
Le demandeur d’asile est mort dans l’explosion de sa bombe, qui a blessé 12 personnes, dont trois grièvement.
Le ministre a expliqué que les autorités cherchaient à vérifier s’il s’agit d’un attentat islamiste. "On ne peut pas exclure que ce soit le cas", a-t-il dit. Le fait qu’il ait voulu attenter à la vie d’autrui plaide en faveur de cette hypothèse, a-t-il ajouté. Le directeur adjoint de la police d’Ansbach, Roman Fertinger, a parlé d’"indices" selon lesquels des pièces de métal ont été ajoutées à l’engin explosif.
L’auteur de l’attentat, dont la demande d’asile avait été rejetée il y a un an, avait l’intention d’"empêcher" la tenue du festival de musique pop en plein air auquel participaient plus de 2.500 personnes dans la ville, selon M. Hermann. Il a essayé d’entrer dans l’enceinte du festival mais a dû faire demi-tour dans la soirée faute de ticket d’entrée. La bombe a explosé peu après vers 22H00 (20H00 GMT) devant un restaurant du centre-ville, à proximité immédiate du festival.
Le Syrien, qui résidait à Ansbach, avait tenté par deux fois dans le passé de mettre fin à ses jours et séjourné dans une clinique psychiatrique, selon le ministre, qui a précisé ne pas savoir si l’homme avait eu des intentions suicidaires. Il était également déjà connu des services de police, notamment pour un délit lié à la drogue, a indiqué à l’agence de presse DPA M. Herrmann.
Cet attentat survient à un moment où le pays est sous haute tension après une série de tragédies, dont celle de Munich (sud) qui a fait neuf morts et 11 blessés vendredi soir. Il touche l’Allemagne, qui comme le reste de l’Europe, connaît actuellement un contexte d’attentats jihadistes ou de craintes d’attentats.
La Bavière, où se sont déroulés les tragédies de Wurtzbourg et Ansbach, est à la fois la porte d’entrée en Allemagne des migrants et une région dirigée par la CSU, farouche détracteur de l’ouverture aux réfugiés. Ce dernier a réclamé à nouveau la semaine dernière un plafonnement de leur nombre en Allemagne.
Atlasinfo avec AFP