Algérie: les médecins « résidents » en grève dénoncent le « silence radio » du gouvernement

Les médecins algériens « résidents » (en cursus de spécialisation), qui entament leur 8e mois de grève, ont fustigé dimanche le « silence radio » du gouvernement et l’absence de négociations.

Diplômés de médecine générale après 7 ans d’études, les médecins "résidents", équivalent des internes en France, poursuivent quatre ou cinq ans de spécialisation, à l’issue d’un concours.

Ils sont en grève depuis la mi-novembre pour réclamer principalement la suppression du service civil, qui les oblige, une fois leur diplôme de spécialiste obtenu, à exercer de un à quatre ans dans des zones parfois reculées, en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens de sexe masculin.

"Comment voulez-vous qu’on trouve des solutions et qu’on arrête la grève s’il n’y a pas de rencontre" avec les autorités, a lancé lors d’une conférence de presse le Dr Mohamed Taileb, un des dirigeants du Collectif autonome des médecins résidents (Camra), à l’origine du mouvement.

Le Camra rejette toute offre de rencontre assortie d’une précondition, telle que l’arrêt de la grève, a-t-il ajouté, accusant les autorités de "mobiliser tous ses efforts (…) pour casser la grève et non pour trouver des solutions".

"Depuis le 9 mai, c’est silence-radio" du côté des autorités, a souligné le Dr Zahra Afiri, autre responsable du Camra. Il n’y a eu "aucune réunion, aucune nouvelle proposition".

"On ne comprend pas ce blocage, malgré la main tendue de notre part", a-t-elle poursuivi.

Les médecins résidents ont proposé fin mai de reprendre leurs gardes si le gouvernement rouvrait, dans un délai d’une semaine, les négociations et formulait des propositions.

La grève des résidents – qui ont très largement boycotté leurs examens de fin de cursus de spécialisation – reste très suivie à travers le pays, avec des conséquences importantes dans certains hôpitaux, a assuré le Dr Taileb.

Fin avril, après avoir rejeté certaines propositions par les autorités, notamment des aménagements du service civil dont ils réclament l’abrogation totale, les résidents ont durci leur mouvement en étendant leur grève aux gardes de nuit et de week-end.

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