Algérie: les médecins « résidents » durcissent leur grève

Les médecins algériens « résidents », qui suivent un cursus de spécialisation et sont en grève depuis près de six mois, ont annoncé lundi durcir leur mouvement en cessant d’assurer les gardes de nuit dans l’ensemble des hôpitaux.

Les médecins "résidents", équivalent des internes en France, sont diplômés de médecine générale (7 ans d’études) et poursuivent quatre ou cinq ans de spécialisation, à l’issue d’un concours.

En grève depuis la mi-novembre, ils réclament principalement la suppression du service civil, qui les oblige, une fois leur diplôme de spécialiste obtenu, à exercer entre un et quatre ans dans des zones parfois reculées, en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens de sexe masculin.

Bien qu’en grève, ces médecins résidents continuaient d’assurer jusqu’à présent des gardes la nuit, les week ends et jours fériés.

"Depuis dimanche soir, nous avons cessé (ces) gardes dans tous les établissements hospitaliers du pays" et ce "pour une durée illimitée", a déclaré à l’AFP le Dr Mohamed Taileb, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), fer de lance de la contestation.

Les grévistes entendent ainsi dénoncer le manque de réponses apportées à leurs revendications par les autorités, a précisé le Dr Taïleb.

Début avril, les médecins résidents avaient rejeté des propositions du gouvernement, notamment la déduction de la durée du service militaire de celle du service civil.

Le gouvernement avait également, entre autres, proposé l’instauration d’une prime en fonction de la zone d’affectation ou encore la fourniture "obligatoire" d’un logement individuel à chaque médecin effectuant son service civil dans une zone éloignée de chez lui.

Pour faire face à l’arrêt des gardes par les résidents, le ministère de la Santé a décidé d’ordonner la "réquisition" des médecins résidents membres des équipes de gardes.

"Ces réquisitions sont illégales car nous ne sommes pas encore considérés comme des travailleurs. Nous sommes toujours en formation", a expliqué à l’AFP le Dr Taileb.

Les résidents entendent poursuivre la grève jusqu’à "l’abrogation de l’obligation du service civil et l’exemption du service national" après 30 ans, dont bénéficient les autres Algériens, a-t-il assuré.

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