Algérie: Le « poète » du Hirak condamné à 18 mois de prison ferme

Un jeune militant du mouvement ("Hirak") populaire de contestation du régime qui agite l’Algérie depuis la fin février a été condamné jeudi à Alger à 18 mois de prison ferme, a indiqué vendredi à l’AFP une association.

Prononcée le jour de la prestation de serment du nouveau président Abdelmadjid Tebboune, élu le 12 décembre, cette peine est l’une des plus lourdes infligées depuis le début, le 22 février du mouvement massif de contestation en Algérie, a précisé le président du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), Kaci Tansaout.

Mohamed Tadjadit, militant de la première heure de la contestation et surnommé le "poète du Hirak" par certains journaux pour ses poèmes déclamés sur les marches du Théâtre national, a été déclaré coupable d’"atteinte à l’intérêt national" par un tribunal d’Alger, pour certaines de ses publications sur Facebook, selon le CNLD.

Le Parquet avait requis deux ans de prison contre le militant sur la base de l’article 96 du Code pénal punissant jusqu’à trois ans d’emprisonnement quiconque "distribue (…), expose au regard du public (…) dans un but de propagande, des tracts, bulletins et papillons de nature à nuire à l’intérêt national", une infraction classée dans les "crimes et délits contre la sûreté de l’Etat".

Le soir de son élection, M. Tebboune avait indiqué "tendre la main" au Hirak en vue d’un dialogue. Jeudi, en prenant ses fonctions, il a affirmé qu’il serait à l’écoute des "aspirations profondes" du peuple, notamment en ce qui concerne "l’Etat de droit, la justice sociale et les libertés démocratiques".

Le "Hirak" doit manifester vendredi, le 44e consécutif depuis la naissance du mouvement le 22 février.

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