Algérie: le parti de Bouteflika dit soutenir la contestation mais prône le « dialogue »

Le Front de libération nationale (FLN), parti du président algérien Abdelaziz Bouteflika, a affirmé mercredi soutenir le mouvement actuel de contestation et le "changement" qu’il réclame, tout en prônant le "dialogue" initié par le chef de l’Etat pour sortir l’Algérie de la crise.

Mouad Bouchareb, le patron du FLN, a souligné par ailleurs que le gouvernement "n’était pas entre les mains du parti", tentant de dissocier le régime de sa formation, ancien parti unique et au pouvoir depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.

L’Algérie est le théâtre depuis le 22 février d’une contestation sans précédent contre Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l’Etat depuis 20 ans, dont la rue réclame le départ ainsi que celui du "système" au pouvoir.

"Les militants du FLN soutiennent pleinement le mouvement populaire" de contestation, par lequel "le peuple a demandé, à travers des marches gigantesques, le changement" a déclaré M. Bouchareb.

M. Bouteflika, président d’honneur du parti, "a dit clairement qu’il allait vers un changement du système, vers une Algérie nouvelle", a souligné M. Bouchareb.

"Le peuple a parlé sans aucune équivoque et les militants du FLN (…) travailleront pour arriver aux buts escomptés suivant un plan clair", a-t-il poursuivi, "il faut se mettre autour d’une table de dialogue pour arriver à une Algérie nouvelle".

L’actuelle contestation a été déclenchée par la volonté de M. Bouteflika de briguer un 5e mandat lors de la présidentielle initialement prévue le 18 avril.

Le FLN, comme ses alliés de la mouvance présidentielle, a durant plusieurs mois appelé M. Bouteflika à briguer un 5e mandat et l’avait désigné comme son candidat au scrutin.

Pour tenter d’apaiser la contestation, M. Bouteflika a annoncé le 11 mars renoncer à ce 5e mandat. Il a ajouté qu’il remettrait ses pouvoirs à un successeur élu lors d’une présidentielle dont la date n’a pas été fixée, organisée à l’issue d’une Conférence nationale qui devra réformer le pays et le doter d’une nouvelle Constitution.

Ce faisant, il a prolongé sine die son actuel mandat, qui constitutionnellement expire le 28 avril, une solution totalement rejetée par la rue.

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