Nidaa-22, un collectif œuvrant à rassembler toutes les sensibilités du mouvement populaire en Algérie avec l’objectif d’aller vers une conférence nationale inclusive devant aboutir à une « transition démocratique souple et autonome » a appelé au boycott des législatives, prévues en juin prochain.
« L’annonce de l’organisation d’élections législatives en date du 12 juin 2021 confirme la volonté unilatérale du régime de poursuivre un agenda politique autoritaire qui tourne le dos au peuple », explique le collectif dans un communiqué.
Réunissant plusieurs acteurs politiques, d’universitaires et de militants, « Nidaa 22 » « rejette ces élections, les boycotte et appelle à leur boycott ».
Dans ce sens, il a dénoncé « le recours à la normalisation institutionnelle autoritaire qui fait perdre un temps précieux, au moment où les difficultés socioéconomiques, les finances des ménages et la crise politique s’aggrave dangereusement, menaçant la sécurité et l’avenir du pays ».
Il estime qu’au-delà du climat général délétère et de la répression que subit le mouvement populaire, la transparence du scrutin motive aussi la position de « Nidaa 22 ».
« Les Algériennes et les Algériens savent que les élections ne sont pas la solution à la crise. Ils les rejettent, car les conditions élémentaires en matière de liberté d’action politique et d’expression, d’Etat de droit et d’indépendance du processus électoral sont inexistantes », explique encore ce collectif.
Le collectif a affirmé que « la répression, le harcèlement judiciaire et policier, la torture, la propagande, la désinformation et l’absence de garantie de transparence rendent la tenue d’un scrutin électoral démocratique impossible ».
Les récentes arrestations de manifestants, lors de la dernière marche hebdomadaire du vendredi dans plusieurs wilayas, constituent, en effet, un mauvais signe de la volonté du pouvoir à jouer l’apaisement, regrette ce mouvement.
Il estime que cela sans compter les dizaines d’autres militants qui croupissent toujours dans les prisons, pour avoir participé à des marches et s’être exprimés sur les réseaux sociaux contre le système.
Tout en appelant « toutes les forces vives à rester engagées dans la révolution populaire pacifique », « Nidaa 22 » explique que « le peuple n’aspire pas à remplacer un chef d’Etat par un autre, une Constitution par une autre, ou un député par un autre, mais à engager une vraie transformation démocratique qui consacre l’Etat de droit, les libertés et la souveraineté populaire ».
Et de noter que « le régime essuiera un troisième revers de suite », lors des prochaines législatives, comme cela avait été le cas lors de la présidentielle du 12 décembre 2019 et le référendum constitutionnel du 1er novembre 2020, largement boycotté par les Algériens.
Avec cette annonce, la liste des partis et organisations de la société civile rejetant ces législatives anticipées s’allonge à l’approche de cette échéance, également rejetée par le mouvement populaire.
Pour rappel, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, le Parti des travailleurs et l’Union pour le changement et le progrès ont été les premiers à annoncer le boycott de ce scrutin législatif