Al Qaïda au Maghreb menace les intérêts occidentaux en Algérie

Al Qaïda au Maghreb menace les intérêts occidentaux en Algérie
La fin proche du conflit armé en Libye pousserait-il Al Qaïda de reprendre l’initiative ? Il est clair qu’après s’être fourni dans les stocks des casernes de Kadhafi, cette organisation terroriste transnational vient de se signaler par des menaces pour des intérêts occidentaux en Algérie. Le procédé est quelque peu nouveau, puisque d’habitude, cette organisation passait plutôt à l’acte et communiquait après.

Ainsi, selon El Khabar, des services de sécurité américains ont récemment adressé à leurs ambassades dans les pays du Sahel et du Maghreb une alerte les mettant en garde contre des attaques au missile contre des firmes pétrolières étrangères dans la région. Une compagnie britannique et une société américaines opérant dans des chantiers de forage en Algérie seraient dans le viseur de l’organisation islamiste terroriste. El Khabar révèle qu’"Aqmi est en possession d’un nombre important de missiles Sam 5 et Sam 7, avec lesquels il se prépare à mener des attaques contre des avions transportant le personnel de sociétés étrangères, américaines et britanniques notamment".

Mark Toner, un porte-parole du département d’Etat américain, n’a pas fourni de détails, invoquant la confidentialité. Il a toutefois admis qu’"à sa connaissance", il s’agissait bien de menaces contre des avions. Le département d’Etat précise dans sa réponse que l’Overseas Security Advisory Council, un service du département d’Etat chargé des affaires de sécurité, "a agi rapidement pour alerter des cibles potentielles de cette menace". L’administration américaine rend également hommage au gouvernement algérien, "depuis longtemps l’un de nos principaux partenaires dans cette lutte".

Le coordinateur de la lutte antiterroriste de l’Union européenne (UE), Gilles de Kerchove, avait annoncé le 5 septembre qu’AQMI avait acquis des stocks d’armes en Libye, notamment des missiles sol-air. Selon ce responsable, l’accès du réseau islamiste à ces armes capables d’abattre un avion a été rendu possible par les troubles en Libye.

Coup de filet sur 59 jeunes recrues terroristes au Niger

Un nouvel accrochage s’est produit dans les montages de l’AÏr au nord du Niger jeudi 15 septembre entre des militaires et des hommes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Un soldat nigérien a été tué et deux ont été blessés, trois hommes sont morts du côté des terroristes, selon les autorités. Et pour la première fois, l’armée a également pu arrêter de jeunes recrues. Les autorités de Niamey disent avoir arrêté 59 jeunes âgés d’une vingtaine d’années. Une prise inédite qui confirme sans ambiguïté ce qu’on savait déjà : al-Qaïda recrute aussi au Niger.

De source officielle, ces jeunes auraient rapidement livré le nom de l’intermédiaire qui les a recrutés à Agadez pour le compte d’Aqmi. Il s’agirait d’un marabout de la communauté haoussa, originaire de Tahoua, tout comme son adjoint qui a aussi été identifié. Les deux hommes étaient déjà soupçonnés depuis quelque temps. Selon cette même source officielle, ils ont pu être facilement appréhendés, et seraient depuis deux jours sous les verrous.

Drogue et armes libyennes

Le groupe de combattants était fortement armé lors de l’accrochage. Les autorités disent avoir saisi un lance-roquettes RPG7, trois fusils AK-47, un fusil mitrailleur ainsi qu’une grande quantité de munitions. Deux véhicules auraient par ailleurs été pris aux djihadistes, un autre aurait été détruit selon Niamey.

Le porte-parole du gouvernement nigérien a fait comprendre vendredi 16 septembre que la situation était grave : la guerre en Libye a renforcé Aqmi, a assuré Marou Amadou, et toutes les nouvelles armes disséminées mettent le Sahel "en danger". Début septembre, l’armée nigérienne s’était déjà retrouvée nez à nez avec des trafiquants de drogue. A cette occasion, près de cinq tonnes de résine de cannabis avait été saisis, ainsi que des kalachnikovs et des munitions.

Rappelons également qu’Aqmi au Sahel détient toujours depuis une année quatre Français en otage. Abou Zeid qui les détient exige de la France 100 millions d’euros pour leur libération.

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