"De nombreuses questions restent (..) sans réponse. Elles nécessitent une enquête exhaustive et diligente pour établir l’ensemble des responsabilités et permettre que les responsables du meurtre de M. Jamal Khashoggi répondent de leurs actes", a-t-il dit dans une déclaration écrite.
Selon le chef de la diplomatie française, "la confirmation de la mort de M. Jamal Khashoggi est un premier pas vers l’établissement de la vérité. De nombreuses questions restent toutefois sans réponse", ajoutant que ces questions "nécessitent une enquête exhaustive et diligente pour établir l’ensemble des responsabilités et permettre que les responsables du meurtre de M. Jamal Khashoggi répondent de leurs actes."
La France "exprime une nouvelle fois ses attentes à l’égard des autorités saoudiennes pour qu’elles agissent en ce sens. Ces attentes sont d’autant plus fortes que nos deux pays sont liés par un partenariat stratégique qui implique franchise, exigence et transparence."
La chancelière allemande Angela Merkel a jugé "insuffisantes" les explications de l’Arabie Saoudite" sur la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, alors que Ryad admet désormais qu’il a été tué dans son consulat d’Istanbul.
"Les informations données sur le déroulement des faits au consulat à Istanbul sont insuffisantes", selon la chancelière, qui s’exprimait avec le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas.
L’Arabie saoudite a admis samedi, 17 jours après la disparition de Jamal Khashoggi, que le journaliste saoudien avait été tué à l’intérieur du consulat du royaume à Istanbul, sans toutefois révéler d’informations permettant de localiser son corps.
Estimant que beaucoup de questions restaient sans réponse, Berlin, Londres, Paris et l’ONU, mais aussi des ONG, ont appelé à une enquête approfondie permettant de faire toute la lumière sur cette affaire qui a suscité une onde de choc mondiale et terni l’image de Ryad.
Dans le même temps, les enquêteurs turcs ont poursuivi leurs investigations, fouillant notamment une vaste forêt proche d’Istanbul, et Ankara a annoncé qu’elle allait "tout" révéler sur le sort du journaliste.
La confirmation de sa mort a été relayée peu avant l’aube par l’agence de presse officielle saoudienne SPA, qui a évoqué, citant le parquet, une "rixe" au consulat du royaume à Istanbul.
"Les discussions qui ont eu lieu entre lui et les personnes qui l’ont reçu au consulat ont débouché sur une bagarre et sur une rixe à coups de poing (…), ce qui a conduit à sa mort", a indiqué dans un communiqué le procureur général Saoud al-Mojeb. Il n’a pas précisé où se trouvait le corps de M. Khashoggi.
Deux hauts responsables ont été limogés et 18 suspects ont été arrêtés, tous Saoudiens, a précisé le parquet.
Jusqu’ici, Ryad affirmait que M. Khashoggi, qui était entré le 2 octobre au consulat d’Istanbul pour des démarches administratives, en était ressorti, qualifiant de "sans fondement" des accusations de responsables turcs selon lesquelles le journaliste avait été tué au consulat.