Les enquêteurs de la police judiciaire veulent entendre DSK dans l’affaire dite du Carlton. Il devrait être interrogé au sujet de soirées libertines auxquelles il aurait pris part, notamment à Paris et Washington, afin de déterminer s’il savait que les femmes qui y participaient étaient des prostituées.
L’ancien ministre socialiste, dont le nom a été cité dans cette affaire comme celui d’un client potentiel, devrait être entendu sous le régime de la garde à vue, qui pourrait durer 48 heures.
Dominique Strauss-Kahn sait que quand il aura franchi mardi matin le seuil de la gendarmerie du boulevard Louis XIV, eh bien son histoire va s’accélérer. Peut-être lui échapper ! Tout ça, DSK le sait, mais il ne peut pas y croire. Ces trois derniers jours, il les a passés à revoir tout ce qui a été écrit sur l’affaire et à répéter à ses visiteurs qu’il n’a commis aucun délit, aucun crime, et qu’il ne voit pas ce qui pourrait lui être reproché. Il va même plus loin. Il a l’intention – c’est une information que nous révélons sur RTL -, de demander des explications lors de sa garde à vue. Notamment sur le rôle ambigu qu’auraient joué les services de renseignements français sur ses sorties, ses voyages, ses relations. Informations destinées, il le croit, à lui nuire et à alimenter le dossier du Carlton.
DSK à l’offensive, même si la partie parait serrée
A la sortie de cette garde à vue, il y a de possibles mises en examen. Recel d’abus de biens sociaux, par exemple, pour avoir sciemment profité des avantages fournis par ses amis entrepreneurs (restaurants, soirées libertines réglées sur le compte de leurs sociétés) ; ou encore, complicité de proxénétisme, si les juges estiment que DSK connaissait – contrairement à ce qu’il dit – la véritable nature de ces soirées, le fait qu’il s’agissait de prostituées rémunérées, le fait aussi qu’il aurait lui même sollicité ces rendez-vous.
Il y a sur ce point des témoignages embarrassants : ceux de filles qui décrivent DSK comme parfaitement informé de leur situation. Très impliqué dans ces soirées, au point de conseiller telle ou telle hôtesse à l’un de ses proches. Voilà pour ce que l’on sait. Restent tous ces procès-verbaux qui n’ont pas encore été versés au dossier, qui vont l’être, et pourraient réserver de grosses surprises.
Garde à vue de tous les risques pour DSK
En France, le risque d’un long parcours judiciaire. Et aux Etats-Unis, une conséquence immédiate : les avocats de Nafissatou Diallo, la femme de chambre du Sofitel, attendent cette mise en examen pour alimenter leur procès au civil contre Dominique Strauss-Kahn. Des poursuites à Lille placeraient en grande difficulté DSK à New York devant le tribunal civil du Bronx.
Au total, huit personnes sont mises en examen dans cette affaire qui a éclaté après l’arrestation en Belgique d’un proxénète français présumé surnommé "Dodo la saumure", en octobre dernier.