Ceux qui espéraient comprendre ce qui s’est réellement passé au sein du groupe France en Afrique du Sud ont une nouvelle fois été déçus. Priés de s’expliquer devant la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale ce mercredi, l’ex-sélectionneur des Bleus, Raymond Domenech, et le président démissionnaire de la Fédération Française de Football, Jean-Pierre Escalettes, ont fermé à double tour «la porte des secrets».
Comme l’avaient fait avant eux Patrice Evra, Florent Malouda, Thierry Henry et Eric Abidal. En apportant des réponses partielles et en tenant des propos loin de représenter des vérités éclatantes. Mais surtout en exigeant que cette audition se déroule à huis-clos, loin des caméras et des micros. Contrairement à ce qui était prévu dans un premier temps.
Un député joue le rôle du «traitre»
Une ultime dérobade destinée à tout calfeutrer jusqu’au bout qui n’aura fonctionné qu’à moitié. Un député a en effet osé braver l’interdit et le huis clos. Pendant près d’une heure, Lionel Tardy, député de Haute-Savoie, a endossé le costume de «traitre» selon ses dires, en divulguant sur sa page twitter quelques phrases chocs de cette audition. Avant d’être pris en flagrant délit et de se faire taper sur les doigts. D’après Tardy, Jean-Pierre Escalettes est ainsi revenu sur la grève des joueurs le 20 juin, en évoquant le «bus de la honte», avec des «enfants gâtés et pourris». «J’ai été confronté à un mur jamais vu au cours de mes 50 ans dans le foot», a clamé le président de la FFF.
Jean-Pierre Escalettes a également avoué qu’un grand coup de balai était nécessaire au sein de la Fédération concernant le mode de gouvernance. Une refonte du système apparait nécessaire car le «modèle associatif pur et dur est dépassé en terme de gestion». Le président démissionnaire a également profité de l’occasion pour adresser un petit tacle au Club France, en déclarant ne pas avoir été «aidé car seuls les deux amateurs étaient présents en Afrique du Sud».
Domenech agressif envers la presse
Du côté de Raymond Domenech, rien ou presque. Si ce n’est que l’ex-sélectionneur a une nouvelle fois tiré à boulets rouges sur son ennemi préféré : la presse. Selon lui, le titre de L’Equipe relatant les insultes d’Anelka à son encontre est tout simplement à l’origine de l’implosion du groupe et du fiasco : «On est sur de l’humain, la Une de l’Equipe a tout déclenché». Du Domenech dans le texte. «J’ai été un peu déçu, je n’ai pas compris l’agressivité de certains, de Raymond Domenech, envers la presse», s’est d’ailleurs plaint Bernard Debré, député UMP de Paris, interrogé au sortir de l’audition. Renaud Muselier, pour sa part, a surtout regretté le flou persistant et le manque d’informations nécessaire à la compréhension d’une telle débacle.
«C’était nécessaire parce que les parlementaires avaient beaucoup de questions à poser. Ils assument leurs responsabilités mais, personnellement je n’ai rien appris, a-t-il noté. On n’arrive pas vraiment à savoir ce qui s’est passé à l’intérieur». Ce qui incitait du reste Jean-François Copé à parler d’«une séance un peu triste».
Celle-ci aura «révélé de nombreux dysfonctionnements de gouvernance et de management dans les messages à adresser à cette équipe», a indiqué le patron du groupe UMP. A vrai dire, rien de nouveau…