Jeudi soir dernier, s’exprimant à la sortie du tribunal de grande instance de Bordeaux où son client venait d’être mis en examen pour abus de faiblesse aux dépens de Liliane Bettencourt, Me Herzog avait dénoncé une décision "incohérente sur le plan juridique", et "injuste". Il avait ajouté qu’il allait en conséquence "saisir immédiatement la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux pour former un recours". Les commentaires entourant cette mise en examen, notamment de la part des partisans de Nicolas Sarkozy, ont été particulièrement virulents depuis lors, particulièrement contre le juge d’instruction Jean-Michel Gentil, auteur de la mise en examen avec ses collègues Cécile Ramonatxo et Valérie Noël. Celui-ci a d’ailleurs reçu mercredi une lettre de menaces explicites au tribunal.
Mercredi aussi, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), instance suprême de la magistrature, a fait savoir qu’il avait été saisi par la ministre de la Justice Christiane Taubira sur "les conséquences pour le bon fonctionnement de la justice" de toute cette affaire. La formation plénière du CSM a ainsi été saisie d’une "demande d’avis sur les conséquences (…) sur le bon fonctionnement de l’institution judiciaire et sur la sérénité de la Justice de propos récemment tenus au sujet d’une procédure judiciaire suivie au tribunal de grande instance de Bordeaux", avait indiqué le CSM dans un communiqué reprenant des passages du courrier de la ministre.