"Je suis là pour mettre en oeuvre son projet. C’est lui qui fixe le cap et c’est moi, avec le gouvernement, qui met en oeuvre ses orientations", a déclaré le nouveau Premier ministre français, invité du journal de TF1.
Perçu comme le tenant de l’aile droite du Parti socialiste dont il a naguère voulu changer le nom, Manuel Valls n’a pas nié ses prises de positions passées, antagonistes avec celles du chef de l’Etat, comme son souhait de sortir progressivement le pays de la semaine de 35 heures.
Interrogé sur ses déclarations d’alors, il les a renvoyées à "la préhistoire" et s’est repositionné derrière le président.
"Vous savez, c’est François Hollande qui a été élu président de la République", a-t-il dit, insistant sur le fait qu’il se consacrerait à mettre en oeuvre les priorités du chef de l’Etat.
"Les grandes priorités, le président de la République les a rappelées dans ce qu’il a appelé le ‘pacte de solidarité’", a-t-il souligné, insistant sur le besoin de "justice sociale" et la place centrale accordée à l’éducation.
Manuel Valls est en revanche resté prudent sur les moyens qu’il emploierait pour dégager les 50 milliards d’euros d’économie prévus entre 2015 et 2017, nécessaire au financement de la baisse du coût du travail promise aux entreprises.
"Nous devons réduire évidemment les déficits publics (…) mais il faut le faire intelligemment, sans mettre en cause les services publics fondamentaux", a-t-il estimé.
Parfois présenté comme un ambitieux dont l’arrivée à Matignon pourrait déboucher sur une forme de cohabitation avec un président affaibli, l’ancien maire d’Evry s’est défendu d’avoir voulu placer des fidèles dans le nouveau gouvernement.
"Nous sommes tous ‘hollandais’", a-t-il dit alors que ses rivaux le soupçonnent d’avoir tout fait pour empêcher la nomination de François Rebsamen, un fidèle de François Hollande, au ministère de l’Intérieur.