Tunis ferme sa frontière avec la Libye après l’attentat suicide revendiqué par Daesh
La Tunisie a annoncé mercredi soir la fermeture provisoire de sa frontière avec la Libye, pays en proie au chaos, au lendemain de l’attaque suicide en plein coeur de Tunis contre la sécurité présidentielle, revendiquée par le groupe Daesh (Etat islamique (EI)).
Après avoir rétabli dès mardi soir l’état d’urgence dans tout le pays et imposé un couvre-feu nocturne dans le Grand Tunis, les autorités tunisiennes ont annoncé une série de mesures, dont la fermeture de la frontière avec la Libye.
Le Conseil de la sécurité nationale, présidé par le chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi, a décidé "la fermeture de la frontière avec la Libye pendant 15 jours à partir de minuit ce jour (mercredi), avec renforcement de la surveillance sur les frontières maritimes et dans les aéroports", selon un communiqué de la présidence.
Il a également été décidé d’"intensifier les opérations de blocage des sites (internet) en lien avec le terrorisme" et de "prendre des mesures urgentes concernant les personnes revenant des foyers de conflit dans le cadre de la loi antiterroriste", sans préciser lesquelles.
Ce Conseil a aussi annoncé le recrutement de 3.000 agents supplémentaires au ministère de l’Intérieur et 3.000 autres dans l’armée en 2016.
Tunis souligne depuis de longs mois pâtir du chaos en Libye voisine, où le conflit entre factions rivales a permis l’émergence du groupe EI, et a entrepris cet été la construction d’un mur frontalier de 200 kilomètres.
Des milliers de Tunisiens se trouvent, selon les autorités, en Irak, en Syrie et en Libye dans les rangs de groupes extrémistes. D’après elles, les auteurs des attaques sanglantes du Bardo et de Sousse avaient été formés au maniement des armes dans ce dernier pays.
Mercredi, le ministère de l’Intérieur a en outre précisé que l’explosif utilisé la veille était du "Semtex, un produit déjà retrouvé dans des ceintures explosives saisies en 2014 après avoir été "apportées illégalement de Libye".
Survenu à proximité d’une des principales artères de Tunis, non loin du ministère de l’Intérieur, l’attentat contre un bus de la sécurité présidentielle a été revendiqué par l’EI dans un communiqué diffusé sur des sites jihadistes. Son auteur, un Tunisien identifié comme "Abou Abdallah al-Tounissi", muni d’une ceinture d’explosifs, s’est introduit dans le véhicule et "s’est fait exploser", selon le texte.