Une journaliste néerlandaise arrêtée dans les régions kurdes de Turquie
Une journaliste néerlandaises basée dans les régions kurdes de Turquie a annoncé avoir été arrêtée alors qu’elle se trouvait avec des membres du parti prokurde pour la démocratie des peuples (HDP) dans le district de Yuksekova, dans la province de Hakkari.
C’est la deuxième fois que cette journaliste, installée en Turquie depuis 2006 et basée à Diyarbakir depuis 2012 et spécialisée dans la couverture des questions kurdes, est arrêtée. En janvier, elle avait été brièvement détenue, accusée de "propagande terroriste" pour le mouvement rebelle kurde PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et plusieurs pays. Selon sa famille citée par l’agence néerlandaise ANP, elle aurait cette fois été arrêtée pour s’être trouvée "dans une zone interdite".
La zone de Yüksekova est régulièrement le théâtre d’affrontements entre forces de sécurités et militants kurdes, mais elle n’a pas été officiellement interdite aux journalistes. La journaliste a indiqué au groupe audiovisuel public néerlandais NOS qu’elle se trouvait au moment de son arrestation en compagnie de 32 militants qui formaient des "boucliers humains" dans certaines zones où les forces de sécurité turques menaient des interventions contre les rebelles kurdes. Les membres de ce groupe ont tous été arrêtés, selon la journaliste, qui a ajouté qu’ils n’étaient "pas mes amis, mais mes sources".
Un responsable turc a déclaré à l’AFP que Mme Geerdink n’avait pas été arrêtée en raison de "ses activités de journaliste", mais parce qu’elle était entrée sans permission dans une zone nécessitant une autorisation, ce qui constituait une "atteinte à la sécurité". Le ministère néerlandais des Affaires étrangères a indiqué sur Twitter que son ambassade en Turquie était en contact avec les autorités locales pour suivre la situation.