L’incroyable rédemption de l’imam de Brest
Classé jusqu’ici comme salafiste, Rachid Abou Houdeyfa cherche à changer son image et suit un cursus intitulé « Religion, droit et vie sociale ».
Lancé à la rentrée 2016, ce diplôme universitaire (DU) s’adresse aux « cadres religieux, collectivités territoriales, administrations et entreprises souhaitant avoir un référent religion ». Mais aussi « à toutes les personnes intéressées par l’exercice de la liberté religieuse au sein de notre société laïque », peut-on lire sur la plaquette du DU. Soutenu par le ministère de l’Intérieur, l’objectif du programme est – pour parler vulgairement – de rendre les imams et autres religieux « républicano-compatibles ».
Imam youtubeur
Une forme de rédemption pour cet imam, qui fait l’objet d’une enquête préliminaire à la suite d’un prêche polémique diffusé sur les réseaux sociaux. L’affaire avait pris une ampleur nationale. François Hollande en personne avait qualifié le Brestois de « prêcheur de haine ».
Omniprésent sur le Web, Rachid Abou Houdeyfa, suivi par des dizaines de milliers de fans, s’était forgé la réputation d’« imam youtubeur ». Il prend désormais soin d’y rappeler qu’il n’est « ni salafiste ni Frère musulman, mais simple musulman de rite malikite ». Le cheikh multiplie les efforts pour apparaître « rigoriste, certes, mais pas extrémiste », comme nous l’expliquait en mai dernier l’un des cent cinquante fidèles de sa mosquée. Son engagement contre le terrorisme lui a valu d’être menacé de mort par Daech en août. L’organisation djihadiste l’avait alors accusé de « vendre sa mécréante » sur Internet, lui reprochant en particulier un prêche intitulé « Que t’a apporté la France ? » Il y appelait les musulmans à « ne pas être insatisfaits » de leur situation.
Source Le Point