Le Maroc et la FAO explorent les pistes d’une étroite coopération dans la perspective de la tenue de la COP-22 à Marrakech
Le Maroc et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont exploré, lors d’une réunion lundi à Rome, les pistes qui s’offrent en vue d’une étroite coopération dans la perspective de la 22è Conférence des Parties à la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (COP-22), prévue à Marrakech en novembre prochain.
La délégation marocaine, dont fait partie notamment l’ambassadeur du Maroc en Italie Hassan Abouyoub, et celle de la FAO ont mis l’accent sur la question de l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques, relevant qu’il est essentiel d’adapter les systèmes alimentaires pour promouvoir la sécurité alimentaire et atténuer la pauvreté, ainsi que pour assurer la gestion durable et la préservation des ressources naturelles, .
Les deux parties ont également estimé que de nombreux pays, particulièrement en Afrique, ressentent déjà les effets du changement climatique, tels que l’irrégularité et l’imprévisibilité des précipitations, l’incidence accrue des tempêtes et les sécheresses prolongées.
Les terres cultivées, les pâturages et les forêts, qui représentent 60 pc de la surface de la terre, sont progressivement exposées à la variabilité accrue et au changement du climat, ont-ils relevé, soulignant que le changement climatique menace les acquis du développement et ralentit la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier ceux se rapportant à la réduction de la faim et de la pauvreté ainsi qu’à la protection de l’environnement.
Dans une déclaration à la MAP, Mme El Haite a fait observer que le volet de l’adaptation climatique est "extrêmement important" pour les pays en développement. "C’est un volet étroitement lié au secteur de l’agriculture et de l’utilisation des sols et, par conséquent, à la sécurité alimentaire, notamment en Afrique où quelque 300 millions d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable", a-t-elle expliqué.
"Tenant compte de tous les problèmes qui sont en relation avec le développement et la lutte contre la pauvreté , le volet adaptation revêt donc une importance vitale pour l’Afrique et les pays en développement", a-t-elle insisté.
Evoquant les "proposition concrètes" prévues dans le cadre de la COP-22, la ministre a indiqué que le Maroc est en train d’examiner avec la FAO la possibilité de préparer "les outils techniques et scientifiques" qui permettraient d’apporter une série de propositions visant la mise en œuvre de l’accord de Paris sur les changements climatiques, concernant notamment le volet en relation avec l’adaptation.
Cette réunion avec les responsables de la FAO , a-t-elle poursuivi, "nous a permis de lister tous les besoins en données scientifiques et techniques relatifs entre autres aux domaines de l’agriculture, de la pêche et de la dégradation des sols".
Selon Mme El Haite, le Maroc aspire à mettre à profit l’expertise de la FAO et "l’orienter vers le climat et vers la sécurité alimentaire dans le but de se présenter à la COP-22 avec des propositions concrètes pour l’Afrique".
La ministre a en outre annoncé que les deux parties tiendront à partir des prochains jours des réunions afin de définir un agenda de travail, le mode opératoire et l’assise de la coopération.
Elle a également mis l’accent sur l’importance que revêt la signature prochainement d’une convention entre la FAO et le Centre marocain des compétences sur les changements climatiques. "Cette signature a pour objectif de mettre sur pied un programme africain pour le renforcement des capacités en matières d’adaptation, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de la dégradation des sols", a-t-elle expliqué.
Après avoir rappelé que le Maroc compte mettre à profit la prochaine Journée mondiale de l’alimentation pour "promouvoir la nécessité d’intégrer le climat dans les politiques publiques agricoles" et de capitaliser sur la coopération Sud-Sud pour construire une agriculture durable et résiliente en Afrique, la ministre a indiqué que le Royaume et la FAO envisagent également de signer un protocole d’accord qui déterminera l’engagement de chaque partie.