Air Cocaïne: Christophe Naudin présenté mardi devant un juge dominicain
Le Français Christophe Naudin, extradé jeudi d’Egypte vers la République dominicaine, devait comparaître mardi après-midi devant un juge pour son implication dans l’évasion de deux pilotes français condamnés localement pour trafic de drogue dans l’affaire dite « Air Cocaïne ». Initialement prévue vendredi ou samedi dernier, l’audience a finalement été reportée à mardi 21H00 GMT.
"L’avocat qu’il avait contacté ne s’est pas présenté et le magistrat l’a fixée (l’audience) à mardi pour garantir le droit à sa défense", avait précisé samedi le procureur Milciades Guzman.
"En ce moment, il n’a pas d’interprète" attitré, mais des fonctionnaires du consulat français sont présents "en permanence", avait ajouté le procureur.
Depuis son extradition d’Egypte, dans la nuit de jeudi à vendredi, M. Naudin est détenu dans le Palais de justice de Saint-Domingue.
D’éventuelles mesures préventives à son encontre seront examinées lors de l’audience qui doit se tenir mardi.
Le Procureur général de la République avait réclamé samedi des "mesures coercitives", pouvant aller d’une libération sous caution, avec obligation de se présenter régulièrement devant un juge, à un placement en détention provisoire pour une durée comprise entre trois mois et un an.
Le parquet doit présenter les charges retenues contre le Français, avant l’audience préliminaire qui déterminera s’il existe suffisamment d’éléments pour un procès.
La République dominicaine avait émis un mandat d’arrêt fin novembre contre M. Naudin, criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne, pour sa participation à l’évasion des pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à 20 ans de prison pour trafic de drogue.
Les deux pilotes avaient été arrêtés en mars 2013 par les autorités dominicaines, aux commandes d’un avion de location chargé de valises contenant 680 kg de cocaïne.
Anciens militaires reconvertis dans l’aviation d’affaires, ils ont toujours clamé leur innocence et ont fui vers la France le 28 octobre, alors qu’ils attendaient l’examen de leur appel.
Leur condamnation a été confirmée en appel le 11 février par la justice dominicaine.
Un autre mandat d’arrêt, également émis fin novembre par la République dominicaine, vise deux autres Français, le député européen Aymeric Chauprade et Pierre Malinowski, qui était alors assistant parlementaire à Strasbourg (France) de M. Chauprade et de l’ancien président du Front national (extrême droite) Jean-Marie Le Pen, pour leur implication présumée dans l’évasion des pilotes.