Le dernier baroud de Laurent Fabius sur la Palestine
Le ministre Français des Affaires étrangères Laurent Fabius a réussi un petit exploit diplomatique en créant un énorme buzz sur un sujet d’actualité international pourtant relégué au second plan depuis des années. Il vient d’annoncer que la France travaille pour l’organisation d’une conférence internationale sur le proche Orient pour remettre sur les rails le processus de paix israélo-palestiniens dans l’impasse depuis des années. Et par la même occasion, il lance un avertissement, la France reconnaîtra l’Etat palestinien si cette rencontre n’est pas couronnée de succès.
Par Mustapha Tossa
Ce qui a participé à fabriquer ce halo de Breaking news, c’est que cette proposition française intervient à contre courant des préoccupations actuelles de la diplomatie mondiale. Profondément impliqués dans la résolution du conflit syrien à travers les négociations de Genève et dans la guerre contre Daesh en Syrie, en Irak et en Libye, à travers la multiplication de réunions militaires et stratégiques, les grands acteurs ont depuis longtemps installé une échelle des priorités défavorable aux Palestiniens.
En plus de ce contexte international, la sortie de Laurent Fabius sur la Palestine intervient à un moment où des rumeurs persistantes le donnent partant pour le Conseil constitutionnel. Il quittera donc son poste de ministre des Affaires étrangères pour une des plus prestigieuse institution de la république actuellement dirigée par le chiraquien Jean Louis Debré.
Laurent Fabius est actuellement dans une mauvaise posture. Non seulement ses soucis de santé ont été largement soulignés par les réseaux sociaux, mais les problèmes de son fils Thomas, qui peuplent la chronique judiciaire des gazettes, jettent un voile trouble sur le bilan et la performance diplomatique du ministre. D’ailleurs, ses prises de position et ses coups de mentons sur des sujets aussi cruciaux que la relation avec l’Iran ou la nécessité d’exiger le départ de Bachar El Assad avant toute solution politique à la crise syrienne, ont largement été invalidés par les nouvelles réalités diplomatiques.