Ryad avait rappelé son ambassadeur en novembre 2017 pour protester contre des déclarations du ministre allemand des Affaires étrangères d’alors, Sigmar Gabriel, qui avait laissé entendre que le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri était retenu contre son gré dans la capitale saoudienne.
"Nos relations ont été illustrées ces derniers mois par des malentendus qui contrastent fortement avec nos liens par ailleurs forts et stratégiques et nous le regrettons sincèrement", a déclaré le nouveau chef de la diplomatie allemande Heiko Maas lors d’un entretien avec son homologue saoudien Adel al-Jubeir à New York.
"Nous aurions dû être plus clairs dans notre communication (…) L’Arabie saoudite joue un rôle important pour la paix et la stabilité dans la région et dans le monde", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie saoudienne a souligné de son côté le "rôle leader des deux pays dans la sécurité et l’économie internationales" et invité son homologue à se rendre en Arabie saoudite "dès que possible" pour donner un nouvel élan à leur coopération bilatérale.
L’Arabie saoudite entretient des relations compliquées avec un certain nombre de pays en raison des accusations de violation des droits de l’Homme dont elle est régulièrement l’objet.
Elle a ainsi annoncé en août l’expulsion de l’ambassadeur du Canada, rappelé son propre ambassadeur et gelé tout nouveau commerce ou investissement avec ce pays, après la dénonciation par Ottawa de l’arrestation de militants saoudiens des droits de l’homme.
Les puissances occidentales, dont les Etats-Unis, n’ont alors pas, du moins publiquement, réagi. Des ONG les souçonnent de faire profil bas pour préserver leurs intérêts commerciaux en Arabie saoudite, avec laquelle nombre d’entre elles ont conclu de juteux contrats d’armements.
En septembre, l’Espagne est ainsi revenue sur sa décision de bloquer une livraison d’armes à Ryad pour préserver sa relation stratégique avec la puissance pétrolière.
Cette décision était intervenue après des bombardements au Yémen de la coalition pro-gouvernementale menée par l’Arabie saoudite, ayant tué des dizaines d’enfants.