"Nous choisirons ensemble politiquement l’avancée ou l’arrêt, puisque le président de la République l’a évoqué, de la réforme", a déclaré sur France Inter le ministre, qui rencontrera mardi le président de la République, Emmanuel Macron, et le Premier ministre, Edouard Philippe.
"Il m’appartient mardi d’apporter des réponses claires", a poursuivi M. Darmanin. "C’est plutôt le calendrier du mois de septembre qui a été choisi par le président pour définitivement décider."
M. Macron a laissé transparaître cette semaine son hésitation face à ce bouleversement fiscal, déclarant avoir "besoin d’une série de réponses très précises" avant sa mise en place, alors que M. Darmanin insistait régulièrement sur le fait que la réforme irait à son terme.
Si elle est mise en oeuvre, elle conduira à ce que l’impôt soit collecté directement sur les salaires ou les pensions, et non plus acquitté un an après comme c’est le cas actuellement. Sa mise en oeuvre a suscité la préoccupation de chefs d’entreprise et de syndicats, qui s’inquiètent de possibles failles ou angles morts.
Samedi, M. Darmanin a exclu toute crainte d’ordre technique, mais a reconnu que les débats au sein de l’exécutif portaient sur les conséquences psychologiques de la réforme.
"Est ce que techniquement on est prêt ? Oui on est prêt. Est ce que psychologiquement les Français sont prêts ? C’est une question à laquelle collectivement nous devons répondre", a-t-il expliqué.
Ces considérations portent notamment sur le fait qu’à partir de janvier, si le calendrier prévu est confirmé, les particuliers verront arriver sur leur compte en banque un salaire ou une pension réduits par rapport à leur montant actuel, s’ils sont soumis à l’impôt sur le revenu.
Pour autant, M. Darmanin a réitéré sa confiance personnelle dans la réforme et son scepticisme quant à un effet dévastateur sur la psychologie des ménages.
"Je suis totalement opposé à cette affirmation", a-t-il dit, soulignant que beaucoup de ménages avaient déjà opté pour la mensualisation du versement de leur impôt.
A ce titre, il a remarqué que le prélèvement à la source serait étalé sur les douze mois, et non les dix du système actuel de mensualisation. En conséquence, la somme retenue chaque mois sera moins élevée.