L’accueil du chef des séparatistes, une « déstabilisation supplémentaire » de la région du Maghreb (Ancien diplomate tunisien)
Il est incontestable que l’accueil en grande pompe du chef des milices des séparatistes du « polisario » « était au mieux un mauvais calcul et au pire une déstabilisation supplémentaire de la sous région du Maghreb déjà tendue », a expliqué cet ancien Directeur général pour les Amériques et l’Asie au ministère tunisien des Affaires étrangères, dans une tribune publiée par le site d’information « Kapitalis ».
Après le départ des délégations japonaise et africaines, « nous nous trouvons, par un mauvais calcul et une défaillance de la diplomatie et du protocole, dans une escalade grave avec le Maroc qui va accentuer l’instabilité de la région du Maghreb et exacerber l’isolement international de la Tunisie en intensifiant un tête-à -tête inégal avec l’Algérie qui a ses propres velléités, priorités et défis qui ne coïncident pas nécessairement avec les nôtres », a-t-il déploré.
Selon cet ancien ambassadeur de la Tunisie à Séoul, New Delhi, Tokyo et Berlin, « la Tunisie a ainsi compromis sa capacité d’intermédiation et d’apaisement des tensions au Maghreb ».
La 8ème conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8) a même « écorné davantage l’image internationale de la Tunisie par l’atmosphère d’expectative et d’incertitude des opérateurs privés tunisiens ainsi que les retombées de l’accueil en grande pompe et sans précédent dans les annales diplomatiques tunisiennes » du chef des mercenaires du « polisario ». Cet acte a suscité « une polémique avec le Maroc et a éclaboussé l’organisateur japonais ainsi que de nombreuses délégations africaines et la présidence sénégalaise de l’Union Africaine », a-t-il fait observer.
Et d’ajouter que la Ticad-8 a connu un « succès en-deçà des espérances objectives et non des illusions des exaltés qui s’attendaient à une pluie de dons et d’investissements et qui y croient encore malgré la précision, à valeur de mise en garde, du président de la Jica, l’agence japonaise d’aide au développement international, qui a conditionné tout financement japonais à la conclusion par la Tunisie d’un accord avec le FMI ».