1- Comment le Groupe Crédit Agricole du Maroc accompagne le chantier de la généralisation de la couverture sociale ?
Nous sommes pleinement inscrits dans ce chantier pour lequel Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a donné une importance capitale et qui a été érigé au rang des priorités nationales.
Depuis son lancement, nous avons été partie prenante auprès des acteurs concernés, Ministère de l’Agriculture et CNSS, et nous participons aujourd’hui à la généralisation de l’AMO aux agriculteurs, en mettant en œuvre tous les moyens et ressources nécessaires à la réussite de cette opération.
Pour cela, nous déployons une offre unique et innovante qui répond parfaitement aux attentes et contraintes des agriculteurs et facilite leur inscription à l’Assurance Maladie Obligatoire. Il s’agit de notre nouveau produit « Tasbiq Addaman Al Ijtimaii ». Grâce à notre couverture territoriale étendue et à notre réseau d’agences mobiles, nous œuvrerons, avec nos partenaires suscités, à la sensibilisation de la population cible à travers des campagnes de communication de proximité.
Nous avons d’ailleurs mis en place un dispositif dédié avec, entre autres, une mobilisation Multi Canal utilisant tous nos canaux, physiques et digitaux, pour faciliter l’accès des agriculteurs à la couverture sociale et les en faire bénéficier dans les meilleurs délais et de façon fluide, ainsi qu’une Assistance et un accompagnement permanents via un Centre de Relation Clients (CRC), l’envoi de sms vocaux….
2- En quoi consiste le produit « Tasbiq Addaman Al-Ijtimaii ? Et quelle est son importance ?
« Tasbiq Addaman Al Ijtimaii » est une avance que nous octroyons à l’agriculteur pour le paiement de la cotisation CNSS. Grâce à ce produit, la banque garantit les prélèvements mensuels de la CNSS sur le compte professionnel de l’agriculteur pour une durée de trois ans, même en cas d’absence ou d’insuffisance de provisions.
Il est octroyé aux clients du Crédit Agricole du Maroc après acceptation du dossier par les instances compétentes de la Banque.
« Tasbiq Addaman Al Ijtimaii » est donc un excellent moyen d’encourager l’agriculteur, qui serait dans l’incapacité de payer les cotisations mensuelles requises ou qui appréhende de devoir le faire ou encore qui y voit un frein à l’accès au régime, à adhérer à la couverture sociale et à profiter des prestations dans l’attente de ses remboursements.
Ce sera sans aucun doute un levier de taille qui participera grandement à la généralisation de la couverture sociale auprès de la population agricole et facilitera l’atteinte des objectifs nationaux fixés pour ce volet.
3- Quelles sont les actions que le GCAM mène pour promouvoir la bancarisation et l’inclusion financière, en particulier dans le monde rural ?
L’inclusion financière du monde rural est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur au Crédit Agricole du Maroc. C’est pour cela que nous avons fait du digital un axe important dans notre stratégie, en ce sens qu’il permet de faire accéder les populations les plus reculées aux services bancaires de manière simplifiée et efficace.
Nous avons développé et déployé une panoplie de produits digitaux de pointe : Hssab-e pour les ouvertures de compte à distance, Beztam-e pour effectuer les achats et transactions via téléphone, Imtiazat-e entièrement dédiée aux agriculteurs pour qu’ils exécutent toutes leurs opérations bancaires sans avoir à se déplacer en agence…
Nous avons mis en place des filières dédiées au microcrédit et au méso crédit pour pouvoir servir les tranches les plus vulnérables de la population agricole et rurale.
Nous menons des opérations d’éducation financière dans tout le Royaume, notamment les zones les plus difficiles d’accès et les zones montagneuses pour expliquer aux bénéficiaires, agriculteurs, jeunes, femmes, ménages ruraux, l’utilité d’un compte bancaire et l’importance d’une bonne gestion des comptes, vulgariser le concept de la banque, de la gestion de la trésorerie, sensibiliser à l’optimisation de la gestion des flux… Ces opérations ont, à aujourd’hui, bénéficié à plus de 20000 personnes dont une grande proportion de femmes et de jeunes.
Nous avons renforcé et doublé notre parc d’agences mobiles, constitué aujourd’hui d’environ 100 unités qui sillonnent les souks et les régions enclavées pour faire bénéficier les populations éloignées des services bancaires et les sensibiliser.
4- Vous avez récemment lancé « Hssab Dar » et « Hssab Al Ard ». Quelle relation entretient le GCAM avec l’agriculteur ? Et comment ces deux comptes aideront l’agriculteur dans son activité ?
Cela fait plus de 60 ans que nous accompagnons l’agriculteur et que nous sommes à ses côtés quelles que soient les situations qu’il traverse et les conditions dans lesquelles il vit. Cette relation de proximité, que nous avons construite au fil du temps, nous permet aujourd’hui de comprendre parfaitement l’environnement dans lequel évolue l’agriculteur, les contraintes auxquelles il peut faire face, ses besoins autant lui que sa famille… et de lui proposer, en conséquence, des solutions novatrices qui peuvent l’aider à mieux appréhender et gérer ses activités aussi bien professionnelles que personnelles.
Jusque-là, l’agriculteur ne faisait aucune distinction entre les dépenses et recettes liées à sa condition de professionnel du secteur agricole et celles en rapport avec son foyer donc relevant plus de dépenses personnelles, ce qui ne manquait pas de créer de la confusion dans la gestion qu’il faisait de son compte bancaire.
Aujourd’hui, nous adoptons une nouvelle façon de faire qui permet de scinder et distinguer clairement les deux volets. Désormais, nous proposons une approche spécifique considérant l’agriculteur, d’un côté, comme un particulier avec des besoins personnels, et d’un autre côté comme un professionnel auquel nous offrons notre expertise historique en matière d’agriculture et notre accompagnement à travers des produits dédiés.
Cette nouvelle approche, qui repense totalement la relation bancaire avec l’agriculteur, laquelle devient donc double, se base sur la création d’un compte personnel gratuit « Hssab Dar » en plus du compte professionnel de l’agriculteur, pour couvrir l’ensemble de ses besoins personnels.
Ses projets de financement agricoles et toutes les actions liées à son exploitation et à son activité agricole restent quant à eux adossés à son compte professionnel « Hssab El Ard ». Cette dualité permettra à l’agriculteur de mieux gérer son argent, de faire une séparation entre ses dépenses personnelles et professionnelles et donc d’avoir une meilleure visibilité sur ses comptes puisqu’ils seront totalement étanches et distincts.
5- Comment le registre national agricole (RNA) aidera-t-il le Groupe ?
La mise en place du Registre National de l’agriculture, est une aubaine pour nous pour le déploiement de notre nouvelle approche « double relation bancaire » pour les agriculteurs.
En effet, pour mettre en œuvre cette approche, la banque va s’appuyer sur le RNA pour pouvoir proposer à l’agriculteur cette gestion spécifique et distincte de ses dépenses. Concrètement, l’agriculteur enregistré dans le Registre National de l’Agriculteur se
verra attribuer un Identifiant Unique. C’est cet identifiant qui sera utilisé pour Hssab Al Ard. Par contre, pour Hssab Dar, nous nous baserons sur le CNIE.