L’Algérie exporte en France sa crise ouverte avec le Maroc via ses imams
Avec l’envoi en France d’un contingent d’imams détachés avec une mission bien précise, Alger compte exporter en France sa crise ouverte avec le Maroc. La mission assignée à ces imams: semer la fitna entre musulmans de France et la discorde entre les communautés.
Surréaliste est la consigne du ministre algérien des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi aux imams détachés à la Grande Mosquée de Paris de « contrer la campagne féroce ciblant l’Algérie » ! Quelle en sera la portée lourdes conséquences de cette consigne contraire à l’essence même du rôle et de la mission de l’imam ?
Le ministre algérien, qui a présidé lundi 30 août 2021, le lancement de la conférence d’encadrement des imams détachés à la Grande Mosquée de Paris, a réitéré les propos de son président Abdelmajid Tebboune: « l’Algérie est ciblée par une campagne féroce« .
« Vous pouvez jouer un rôle positif en faveur de l’Algérie, promouvoir les valeurs de nationalisme et de modération et œuvrer à la moralisation de la vie publique« , a-t-il dit à l’adresse des imams détachés.
« Nous suivrons vos efforts. Les enfants de l’Algérie ont toujours su relever les défis« , a-t-il lancé. Un ordre qui sous-entend un suivi des actions des imams détachés et leur velléité à respecter les consignes du régime algérien.
Que comprendre de ce message guerrier où se mêle « nationalisme », « moralisation de la vie publique » sachant que ces imams vont officier en France et non en Algérie ?
Depuis l’annonce de sa rupture de relations diplomatiques avec le Maroc, le 24 août 2021, le régime algérien aux abois dénonce un pseudo complot ourdi par le Maroc et Israël pour le déstabiliser. Dans quelle finalité à part celle de détourner l’attention du peuple algérien sur son incompétence notoire et son cuisant échec face aux feux qui ont dévasté la Kabylie faisant une centaine de victimes.
En envoyant un nouveau contingent d’imams détachés, Alger défie déjà la France dont le président Emmanuel Macron avait annoncé en février 2020 la fin progressive des « imams détachés » au profit d’imams formés sur place.
Qu’en pense alors le recteur Chems-eddine Hafiz et avocat du Polisario, des déclarations de son ministre de tutelle qui veut transformer la Grande Mosquée de Paris en sanctuaire de la haine et ses mosquées affiliées en tribunes politiques et lieux de discorde entre communautés ? Et qu’en est-il de la « Charte pour l’islam de France », paraphée et signée par le recteur de la GMP en personne, qui stipule clairement dans l’article 6 :
« Nous refusons que les lieux de culte servent à diffuser des discours politiques ou importent des conflits qui ont lieu dans d’autres parties du monde. Nos mosquées et lieux de culte sont réservés à la prière et à la transmission de valeurs« .
Les lieux de culte « ne sont pas érigés pour la diffusion de discours nationalistes défendant des régimes étrangers et soutenant des politiques étrangères hostiles à la France, notre pays, et à nos compatriotes Français ».
Le régime algérien n’est pas à son premier coup d’essai. L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, avait déclaré en décembre 2020 que « la grande mosquée de Paris est d’abord algérienne et ne sera jamais autre chose et c’est ça le plus important ». Des propos qui avaient suscité une vive polémique.