En réponse à une question orale à la Chambre des Représentants sur les préparatifs du ministère pour la généralisation de la couverture sanitaire, M. Ait Taleb a souligné que son département prépare un programme de réforme du système de santé vu que la couverture sanitaire de base couvrira à l’avenir 22 millions de bénéficiaires supplémentaires, ce qui augmentera la pression sur le système national de santé, tant public que privé.
Cette nouvelle réforme, a relevé le ministre, repose sur 4 piliers essentiels : La valorisation des ressources humaines, la réhabilitation de l’offre sanitaire en renforçant la dimension régionale, l’adoption d’une nouvelle gouvernance dans le système de santé et le développement du système informatique.
Concernant la valorisation des ressources humaines, le ministre a indiqué que cet objectif sera atteint grâce à la révision de la loi n° 131-13 relative à l’exercice de la médecine pour lever les obstacles et restrictions qu’elle impose sur les médecins étrangers au Maroc, notant que cette mesure leur permettra d’exercer la profession dans les mêmes conditions que celles garanties par la loi à leurs homologues marocains.
Il s’agit également de réviser la loi-cadre n° 34-09 relative au système de santé et à l’offre de soins afin de créer une fonction publique de santé, d’adapter la gestion du capital humain de la santé avec les spécificités des métiers de la santé, d’améliorer l’attractivité du secteur, de stimuler la composante humaine ainsi que de réformer la formation dans le domaine de la santé, a-t-il détaillé.
S’agissant de la réhabilitation de l’offre sanitaire à travers le renforcement de la dimension régionale, M. Ait Taleb a fait savoir que la concrétisation de cet objectif passera par la mise en place de la carte sanitaire régionale et la mise en oeuvre du programme médical régional, la réhabilitation des établissements de santé, l’adoption d’une nouvelle approche en ce qui concerne l’entretien des bâtiments et des équipements médicaux, l’instauration d’une obligation du respect de la procédure des traitements et l’ouverture du capital des cliniques aux investisseurs étrangers.
Le troisième pilier, poursuit le ministre, s’articule autour de l’adoption d’une nouvelle gouvernance du système de santé visant à renforcer les mécanismes de régulation et de contrôle du travail des acteurs ainsi que la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’offre sanitaire, en créant de nouveaux organes de gestion et de gouvernance dans le secteur de la santé.
Abordant le quatrième pilier, il a indiqué qu’il consiste au développement du système d’information en créant un système intégré d’information permettant d’exploiter toutes les données de base de l’écosystème de santé, y compris celles du secteur privé, la gestion du dossier médical partagé du patient et l’amélioration du système de facturation dans les établissements hospitaliers.
D’autre part, le ministre a estimé que la mise en œuvre de la réforme du système de santé nécessite l’accélération de la promulgation des textes législatifs et décrets d’application y afférents, ainsi que la révision des textes existants.
Dans ce contexte, il a rappelé les grands efforts consentis jusqu’à présent, malgré les contraintes liées à la crise de Covid-19, pour doter le système de santé des moyens et renforcer les capacités de son fonctionnement afin de le préparer à toutes les éventualités.
Ces efforts, a-t-il enchainé, ont abouti à des résultats positifs, notamment la réponse rapide aux exigences de prévention et de contrôle de la pandémie, en renforçant la capacité litière des hôpitaux, des produits médicaux et de nouveaux équipements dont des respirateurs artificiels ainsi que l’acquisition de plusieurs équipements qui ont dépassé ce qui a été acquis au cours de la dernière décennie.
Il s’agit aussi de l’accélération des travaux de construction de plusieurs hôpitaux pour garantir leur entrée en service en 2021, ce qui augmentera la capacité litières de 2475 lits supplémentaires, la préparation d’un programme ambitieux au cours de l’année 2021 pour réhabiliter environ 1.500 unités de santé de base, et de réfléchir sur des moyens innovants à même de remédier aux contraintes en recherchant des formules optimales pour réaliser des politiques publiques préventives dans certains programmes et projets via des plans d’action nationaux multisectoriels, a fait observer M. Ait Taleb.
Et d’ajouter que ces effort concernent également l’accélération des chantiers de la couverture sanitaire en développant des programmes structurés basés sur la révision de la n° 65-00 du 3 octobre 2002 portant Code de la couverture médicale de base et en évaluant les traitements actuellement approuvés, afin de réduire les frais restants de l’assuré.