« On va revenir meilleurs »: le jeune milieu néerlandais Frenkie De Jong, arrivé au FC Barcelone l’été dernier, estime que l’équipe catalane a « progressé » pendant la longue interruption liée au coronavirus et explique dans un entretien à l’AFP être « excité » de reprendre la Liga ce week-end.
Un départ de l’Ajax Amsterdam pour la Catalogne il y a un an, la rencontre avec Messi dont il « avai(t) le maillot » étant enfant, un clasico brûlant en décembre, un changement d’entraîneur tumultueux en janvier, et une pandémie qui a paralysé l’Europe pendant trois mois: Frenkie De Jong (23 ans) a vécu une première année folle au Barça, avec qui il va retrouver le terrain samedi (20h00 GMT/22h00 française) à Majorque, pour la 28e journée de Liga.
Q: Le foot redémarre en Espagne. Heureux ?
R: « Oui, cela fait du bien de revenir. Je suis rentré aux Pays-Bas pendant le confinement, et je suis satisfait de mon choix, on pouvait faire plus de choses qu’en Espagne. Mais je suis content de reprendre la compétition. On n’est pas stressés, plutôt excités. La situation est totalement différente, ce n’est jamais arrivé dans le football… On va avoir des matches tous les trois jours, ça va être dur. »
Q: Le Barça était leader avant la pandémie… Dans quelle état de forme revenez-vous ?
R: « On va revenir meilleurs qu’on ne l’était, on a déjà progressé depuis qu’on a repris les séances avec l’entraîneur. L’équipe grandit. J’espère qu’on pourra garder notre première place jusqu’à la fin. »
Q: Vous enregistrez le renfort de Luis Suarez, revenu de son opération au genou droit…
R: « Je suis très content qu’il soit de retour, et je dois dire que le Luis des entraînements m’a semblé très en forme. Il est plus que prêt à jouer. Son apport est largement sous-estimé. C’est simple, regardez les statistiques, c’est sans doute le meilleur N.9 au monde en termes de buts et passes décisives. Il a toujours été un joueur de classe mondiale, il n’y a pas de débat là-dessus. »
Q: Le fait de jouer à huis clos va-t-il influencer ce qu’il se passe sur le terrain ?
R: « Les supporters influencent le jeu, il ne fait aucun doute. Ils te procurent de l’adrénaline, de l’énergie supplémentaire dans les dernières minutes. Leur absence va affecter le jeu, oui, surtout en fin de match. Mais ce sera pareil pour les deux camps. »
Q: Vous arrivez au terme de votre première saison au Barça. Quel premier bilan dressez-vous ?
R: « Je suis heureux à Barcelone, je joue beaucoup. Il y a eu une période où je n’étais pas à mon meilleur niveau… Je n’étais pas mauvais, mais je peux faire mieux. Je sens que je peux finir fort. »
Q: Vous sembliez être taillé pour le Barça…
R: « Quand j’étais jeune, on partait souvent en vacances vers Barcelone. J’ai visité le Camp Nou deux fois, je crois, et je me rappelle avoir assisté à un match amical là-bas quand j’avais 8 ou 9 ans. J’étais un grand fan. (Lionel) Messi était déjà là. Ca le vieillira peut-être, mais à l’époque, c’était déjà le meilleur joueur ! Enfant, j’avais un maillot de lui, mais je ne l’ai plus, il est devenu trop petit pour moi et a fini par disparaître ! »
Q: C’est de là que vient votre éternel sourire, sur le terrain ?
R: « J’essaie toujours de jouer avec la même liberté avec laquelle j’ai joué tout ma vie. Le truc, c’est que j’aime vraiment, vraiment le foot. J’apprécie chaque minute passée sur un terrain. Quand je souris, c’est parce que je suis heureux de jouer, ou de voir quelqu’un faire quelque chose d’extraordinaire. Ce n’est pas feint. Au Barça, la pression est grande, mais j’espère que je jouerai toujours comme ça, avec le sourire. »
Q: Les revendications antiracistes se multiplient à travers le monde… En discutez-vous entre joueurs, au Barça ?
R: « Evidemment, tout le monde en parle dans l’équipe. C’est incompréhensible qu’il y ait toujours du racisme de nos jours. Je crois que le foot peut être un bon exemple, parce que dans les équipes, il y a souvent beaucoup de joueurs de nationalités différentes. Au Barça, il y a des joueurs qui viennent de partout. Tout le monde joue, personne ne parle de couleur. On n’y pense même pas. J’espère que dans 10-15 ans, on ne parlera plus de cela. J’espère que les gens comprendront qu’il n’y a aucune différence entre nous. »
Propos recueillis en visio-conférence par TOM ALLNUTT