Un tribunal algérien a acquitté jeudi Brahim Laalami, figure du mouvement populaire (« Hirak ») de protestation antirégime en Algérie, ainsi que 14 autres coaccusés, a indiqué une association de défense des détenus.
« Relaxe pour Laalami Chems Eddine dit Brahim. Il quitte la prison ce soir », a annoncé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook.
Le CNLD ajoute que le procureur « avait requis un an de prison ferme ce matin ».
Les 14 autres personnes qui comparaissaient avec lui devant le tribunal de Bordj Bou Arreridj, au sud-est d’Alger, ont toutes été relaxées, a précisé Kaci Tansaout, porte-parole du CNLD.
Détenu depuis le 21 novembre 2019, Brahim Laalami était poursuivi pour « incitation à attroupement non armé », selon un de ses avocats, Me Mounir Gharbi.
Ce jeune tailleur était sorti seul à Bordj Bou Arreridj le 13 février 2019 avec une grande pancarte contre la candidature à un 5e mandat du président d’alors, Abdelaziz Bouteflika.
Neuf jours après, éclatait le « hirak », un soulèvement populaire pacifique sans précédent en Algérie qui a ébranlé le pouvoir, entraînant notamment la démission de M. Bouteflika il y a un an, jusqu’à la récente suspension du mouvement à cause de la pandémie de Covid-19.
La crise sanitaire n’a pas empêché la justice de condamner ou placer en détention provisoire des militants du « Hirak » et des journalistes proches de la contestation ces dernières semaines.
Le 6 avril, Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement-Actions-Jeunesse (RAJ), une association citoyenne à la pointe du mouvement de protestation, a écopé d’un an de prison ferme pour « atteinte à l’intégrité du territoire national ».
Le 1er avril, le président Abdelmadjid Tebboune a gracié plus de 5.000 prisonniers. Mais cette mesure de clémence n’a bénéficié à aucun des détenus du « Hirak » en attente de jugement.
Selon le dernier décompte du CNLD, 51 personnes sont actuellement en détention dans les prisons algériennes pour des faits liés au « Hirak ».