Tout a commencé le mardi 10 mars, lorsqu’un médecin lui a demandé de se faire dépister, raconte-t-il au téléphone à l’AFP. Il n’avait alors qu' »une vilaine toux grasse ». La fièvre est apparue le lendemain.
« Mercredi matin, retour à l’hôpital car j’étais positif », dit cet ancien chauffeur de poids lourd en invalidité depuis juin 2019, assurant ne pas s’être inquiété outre mesure : « J’ai subi tellement de choses dans ma vie côté santé ».
Stéphane a été greffé du rein en 2016 et, sous dyalise depuis un an, est en attente d’une greffe de rein.
Il pense avoir été contaminé quelques jours avant la dialyse au cours d’un voyage à Marseille (sud-est) pour effectuer des examens de contrôle à l’hôpital. « Est-ce que c’est dans le taxi, dans l’avion ou à l’hôpital, je ne sais pas », dit-il, précisant avoir porté un masque et évité les contacts.
« La toux épuise, la température joue au yoyo mais c’est plus gérable qu’au début », raconte-t-il.
« Quand la toux se réveille, vous avez l’impression que vos poumons vont sortir de votre corps, c’est vraiment très très douloureux. Ca déclenche aussi des maux de tête et un état de fatigue », décrit-il. « Les médecins sont satisfaits de mon évolution mais l’un d’entre eux ne m’a pas caché que jusqu’à samedi, ils me surveillaient et n’étaient pas rassurés ».
Il s’inquiète de la contamination de sa fille Eva, 12 ans. « Elle a été testée positive jeudi et est en quarantaine au domicile de sa mère » qui est, quant à elle, négative. « Eva a eu de la fièvre et des douleurs abdominales pendant 30 heures et, maintenant, ça va, elle est un peu fatiguée ». Quant au confinement, elle le vit bien « grâce à sa console de jeu », même s’il « faudra bientôt faire les devoirs » à distance.
Quand ce virus ne sera plus qu’un mauvais souvenir, il rêve d' »emmener sa fille se balader en montagne » ou d' »aller voir les mouflons à Asco », un village corse posé au milieu d’une nature sublime à 650 mètres d’altitude.
Pour l’instant, il ne la voit que sur des vidéos sur son téléphone.
Confiant s’épargner les médias et les réseaux sociaux « qui font dans le morbide », il appelle « les gens à faire attention ». « Respectez les consignes de sécurité ! », insiste-t-il, alors que les Français étaient encore rassemblés en masse dans les parcs pendant le week-end.
« Quand j’ai vu les gens se prendre dans les bras, je me suis dit c’est foutu ! Ils ne comprennent rien à rien ! Avec toutes ces personnes malades dans le monde, ils donnent l’impression que eux sont plus forts ou plus +cons+ mais quand certains vont envoyer un de leurs parents aux urgences, là ils comprendront, mais ce sera trop tard ! ».
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