L’équipe de campagne de Trump attaque le « New York Times » en diffamation, une première
L’équipe de campagne de Donald Trump a assigné mercredi en diffamation le « New York Times » pour une tribune publiée en mars 2019, qui évoquait un accord entre le candidat républicain et le président russe Vladimir Poutine pour favoriser l’élection de l’homme d’affaires en 2016.
C’est la première fois que Donald Trump ou son équipe de campagne attaque en diffamation le groupe de presse, que le président et ex-magnat de l’immobilier new-yorkais critique régulièrement depuis le début de sa première campagne présidentielle, en 2015.
L’organisation « Donald J. Trump For President » réclame des dommages et intérêts « dans les millions » de dollars, selon le document déposé mercredi auprès de la Cour suprême de l’Etat de New York.
Les propos prétendument diffamatoires sont tirés d’une tribune de Max Frankel, ancien directeur exécutif du quotidien entre 1986 et 1994.
« Il n’y avait pas besoin de collusion électorale précise entre l’équipe de campagne de Trump et Vladimir Poutine parce qu’ils avaient un accord global: aider à battre Hillary Clinton, en échange d’une nouvelle politique pro-russe », avait-il écrit dans son billet publié le 27 mars 2019.
« Lorsqu’il a publié ces propos, le Times savait très bien qu’ils n’étaient pas vrais », écrit l’équipe de campagne de Donald Trump dans un document signé de son avocat, Charles Harder, sans préciser que le texte était paru dans la section « Opinion » du journal.
« Mais le Times les a tout de même publiés, en sachant qu’ils étaient faux et qu’ils tromperaient ses propres lecteurs », poursuit l’organisation.
La décision a été prise, selon cette dernière, « du fait de l’orientation extrême du Times et de son animosité contre l’équipe de campagne (Trump) », mais aussi pour « influencer de façon déplacée l’élection présidentielle de novembre 2020 ».
« L’équipe Trump s’est tournée vers la justice pour punir un éditorialiste d’avoir une opinion qu’elle juge inacceptable », a réagi une porte-parole du New York Times dans une déclaration transmise à l’AFP.
« Heureusement », a-t-elle poursuivi, « la loi protège le droit des Américains à exprimer des jugements et des conclusions, en particulier quand il s’agit d’événements d’importance pour l’opinion ».
« Trump a appelé la presse +l’ennemi du peuple+ », a commenté dans un communiqué le candidat à l’investiture démocrate Bernie Sanders, « et aujourd’hui, s’inspirant de ses amis dictateurs de par le monde, il essaye de revenir sur la liberté de la presse (…) en attaquant le New York Times (…) Assez ».