Le Maroc a marqué son retour sur le marché international pour "diversifier ses sources de financement" et réduire la pression sur les ressources de financement interne, explique au quotidien M. Salaheddine Mezouar, ministre de l’Economie et des Finances.
"Nous voulons être au diapason du dynamisme des secteurs privé et public qui lancent des projets de développement", poursuit M. Mezouar, ajoutant: "nous voulons également établir un benchmark".
Les souscriptions à l’émission obligataire marocaine, lancée à Londres, ont été deux fois supérieures aux prévisions initiales, observe le Financial Times, expliquant que les investisseurs européens et américains représentent près de 80 % des souscripteurs à l’émission libellée en Euro.
"Cette émission est de nature à aider tout le secteur bancaire", indique Sebastien Henin, gestionnaire de portefeuille à la compagnie "National Investor", basée à Abou Dhabi.
"C’est absolument une bonne nouvelle", souligne-t-il, ajoutant que l’initiative, avec l’acquisition par France Telecom d’actions dans Meditel, assureront le flux d’un montant important de devises vers le Maroc.
L’analyste a également cité la hausse des exportations du phosphate comme une source supplémentaire de revenus qui devront renforcer la liquidité.
Par ailleurs, le Financial Times souligne, en citant M. Mezouar, que l’économie marocaine devra enregistrer un taux de croissance de l’ordre de 4 % cette année, au moment où les secteurs non-agricoles vont croitre de 5,6 %.
Soulignant l’importance de maintenir le soutien à l’investissement public, M. Mezouar a noté que les recettes du secteur du tourisme ont augmenté de 7 % cette année après un déclin de l’ordre de 5 % en 2009.
Les transferts des ressortissants marocains à l’étranger ont également augmenté de 8 % en 2010, poursuit le Financial Times.
Toujours cité par le journal londonien, le ministre de l’Economie et des Finances a fait savoir que le secteur manufacturier continue de progresser.
Par ailleurs, le responsable a fait remarquer que "la restructuration des économies européennes devra affecter les pays exportateurs voisins".
"Nous tentons de diversifier nos marchés, notamment ceux en Afrique, tout en stimulant la demande interne", indique M. Mezouar.
Le Maroc a placé, le 28 septembre dernier avec succès, une émission obligataire de 1 milliard d’euros sur le marché financier international, assortie d’une maturité de 10 ans et d’un taux d’intérêt de 4,50 %, soit une prime de risque de 200 points de base.
Cette émission a suscité un accueil très favorable de la part des investisseurs internationaux rencontrés dans le cadre du road show organisé à Londres, Paris, Francfort, Munich, Amsterdam, La Haye, Zurich et Genève.
Durant ce road show, M. Mezouar a présenté les progrès accomplis par le Maroc tant du point de vue de la dynamique des réformes, de l’accélération du rythme des grands travaux, des avancées accomplies en matière de consolidation du cadre macro-économique que des perspectives de développement économique et social du Maroc.
Cet accueil favorable traduit la confiance de la communauté financière internationale dans les perspectives d’évolution au Maroc, confiance confirmée également par la double notation "Investment grade" octroyée par les deux Agences de notation standard & Poor’s et Fitch ratings.
La demande totale parvenant de ces investisseurs a dépassé 2,3 milliards d’euros avec une large diversification en termes de profil d’investisseurs et de répartition géographique.
Les banques qui ont accompagné le Maroc dans cette transaction sont Barclays, HSBC et NATIXIS en tant que chefs de file, Attijari Wafabank, BMCE, Banque centrale populaire et DZ Bank, AG en tant que co-chefs de file.
La dernière émission lancée par le Maroc sur le marché financier international date de juin 2007 et avait porté sur un montant de 500 millions d’euros avec un taux d’intérêt de 5,375 %, soit 87,5 points de base de plus que l’émission actuelle.
L’initiative marocaine a suscité un vif intérêt de la part de plusieurs organes de presse britanniques et internationaux, qui y ont vu un gage de confiance dans les efforts de développement déployés par le Maroc.