«Il n’y a pas de raison de prononcer des exclusives, explique-t-elle. Tous ceux qui se reconnaîtront dans le projet présidentiel (du candidat PS) ont vocation à nous rejoindre.» Mais, pour elle, ce n’est pas vraiment le sujet. «Je trouve que c’est un peu prématuré.» Manuel Valls peut aller ranger ses idées.
Élisabeth Guigou a un autre problème plus urgent que l’alliance de gouvernement en 2012 : faire en sorte que sa candidate, Martine Aubry, soit désignée à l’issue de la primaire. Pour y parvenir, la maire de Lille doit d’abord éviter d’être distancée au soir du premier tour. Ensuite, elle devra montrer que sa capacité à rassembler est plus large que celle du favori François Hollande. Sur le papier, c’est possible : Ségolène Royal et Arnaud Montebourg semblent plus proches d’elle sur le fond. Mais la logique du vote peut être différente…
L’envie de gagner est plus forte que les inimitiés
Élisabeth Guigou ne souhaite pas de consignes de vote au soir du premier tour. Les électeurs «feront ce qu’ils voudront», a-t-elle expliqué. Ils «n’aiment pas qu’on leur dicte leur vote, que ce soit par les sondages ou d’autres moyens. Ils vont se déterminer en tant que tels.» Les partisans d’Aubry, si elle se qualifie dans de bonnes conditions pour la finale, ne veulent surtout pas donner le sentiment qu’un front anti-Hollande pourrait se constituer. «C’est tous pour Aubry», rétorquent-ils.
Élisabeth Guigou est sûre d’une chose : tous les socialistes se retrouveront après la primaire. «Ça ne fait aucun doute», assure-t-elle. Après trois défaites successives aux présidentielles, l’envie de gagner au PS est plus forte que les inimitiés ou les rancœurs .