A deux semaines des législatives anticipées, provoquées par la démission fin mars de José Socrates, désavoué par le rejet de son programme d’austérité, le parti socialiste (PS) et le parti social-démocrate (PSD-centre droit) sont au coude-à-coude dans les sondages, aucun parti ne semble en mesure d’obtenir une majorité absolue.
Selon les sondages publiés ce week-end et qui donnent un léger avantage au chef de l’opposition de centre-droit, Pedro Passos Coelho, le PSD recueillerait 31,1 % à 35,7 % des voix, contre 29,5 à 34,1 % pour le Parti socialiste, la droite du CDS-PP devenant le partenaire incontournable de toute coalition avec près de 13 % des intentions de vote.
Les partis de la gauche antilibérale (communistes, verts et extrême gauche), qui ont refusé de participer aux discussions sur le plan d’aide, pourraient selon plusieurs sondages, connaître un net revers par rapport au dernier scrutin de septembre 2009.
Quelle que soit l’issue du scrutin, la tâche du prochain gouvernement ne sera pas aisée.
José Socrates comme Pedro Passos Coelho auront peu de marge de manoeuvre après s’être engagés à mettre en oeuvre les nouvelles mesures d’austérité et les réformes exigées par l’UE et le FMI en échange de l’aide financière.
Le consensus politique élargi a été l’une des exigences de la troïka UE-BCE-FMI qui voulait obtenir des garanties sur la mise en oeuvre de ce programme, quelle que soit l’issue de ces élections.
Ce plan d’aide entériné le 16 mai par les ministres européens des finances et approuvé vendredi dernier par le FMI, prévoit un programme d’ajustement comprenant des mesures d’austérité ambitieuses et des réformes structurelles engageant les principaux partis au-delà des prochaines législatives.
Le prochain gouvernement devra ainsi assainir les finances publiques et mettre en oeuvre des reformes structurelles afin de restaurer la compétitivité de l’économie et réduire la dette publique, l’objectif étant de ramener le déficit public de 9,1 % du PIB l’an dernier à 5,9 % cette année, 4,5 % en 2012 pour atteindre 3 % en 2013, soit la limite fixée par le pacte de stabilité et de croissance.
Le premier ministre portugais réélu le 27 mars dernier à la tête du parti socialiste, avec 93,3 % des votes, avait affirmé qu’il lutterait pour la victoire du PS, réaffirmant à maintes reprises que l’appel à l’aide aurait pu être évité si l’opposition n’avait pas rejeté fin mars son plan d’austérité, provoquant ainsi la chute de son gouvernement.
De son côté, le chef de l’opposition de centre droit avait souligné qu’il "ne laisserait pas le pays arriver à une situation de banqueroute", tout en affirmant son "total engagement avec les objectifs" compris dans le programme d’aide.
Le président portugais, Anibal Cavaco Silva, avait annoncé le 31 mars dernier, la convocation d’élections législatives anticipées le 5 juin, huit jours après la démission du premier ministre socialiste, désavoué par le Parlement qui a rejeté un nouveau programme d’austérité de son gouvernement minoritaire.