Au total, ce sont 34,6 millions d’électeurs qui sont appelés à élire 8.116 maires, plus de 68.400 conseillers municipaux et 824 députés régionaux, alors que le pays connaît depuis dimanche dernier un mouvement de contestation politique et social inédit pour réclamer des réformes substantielles.
Le Mouvement du 15 mai ou mouvement des "Espagnols indignés", a pris de court le déroulement de la campagne électorale pour ces élections à valeur test pour les législatives de 2012, considérées par les observateurs comme "un thermomètre" servant à mesurer la réussite ou l’échec des deux principales formations en lice à savoir le PSOE, du chef du gouvernement Socialiste José Luis Rodriguez Zapatero et le Parti Populaire (PP) du leader de l’Opposition Mariano Rajoy.
Toutefois, de récents sondages d’opinion ont prédit une défaite cuisante des Socialistes au pouvoir, une défaite qui se soldera par la perte de certains de leurs traditionnels bastions au profit de leurs rivaux de l’opposition.
Le PSOE, au pouvoir, a du payer de sa popularité, qui a dégringolé ces derniers mois, en raison des mesures d’austérité draconiennes prises par l’exécutif socialiste pour faire face à la crise économique de laquelle peine à sortir le pays depuis 2008 et qui a occasionné une hausse alarmante du chô mage avec près de cinq millions de sans emploi, soit 21 pc de la population active alors que ce taux augmente à 45 pc chez les jeunes.
Ainsi, c’est sur fond de cette situation économique et sociale étouffante que se poursuivent pour la huitième journée consécutive les protestations massives et les occupations des principales places emblématiques de l’Espagne par le Mouvement du 15 mai.
Des milliers de jeunes Espagnols se concentrent actuellement dans près de 60 villes du territoire Espagnol fidèles à l’appel lancé sur les réseaux sociaux d’Internet dont Facebook et Twitter, pour réclamer un changement politique et social urgent en Espagne.
Les protestataires, regroupés au sein d’une plate-forme appelant à "une véritable démocratie maintenant ", comptent poursuivre leur mouvement au delà des élections municipales de ce dimanche, jusqu’à satisfaction de leur revendication pour la dignité, le réveil politique et social et le renouveau démocratique.
A Madrid, des milliers d’Espagnols, majoritairement des jeunes, continuent de se rassembler à la célèbre place "Puerta del Sol", en dépit de l’interdiction de manifester, dans le cadre d’un campement de tentes installé en début de semaine en plein coeur de la capitale, pour réclamer "une véritable démocratie" et pour "dénoncer une classe politique qui ne représente pas, selon eux, les citoyens Espagnols" et un système électoral qui condamne le pays au bipartisme qui a montré ses limites.
Face à ce mouvement inédit qui s’est étendu dans les autres grandes villes du pays, plusieurs membres du gouvernement socialiste ont exprimé leur "compréhensif" des revendications réclamées par les protestataires, au moment où le Parti Populaire (droite) qui compte réaliser une écrasante victoire lors des élections de dimanche, parle, lui, d’un "complot qui aurait été tissé par la gauche" pour venir en aide aux Socialistes en difficulté.
Quant aux Espagnols "indignés", ils affirment croire pleinement en ce mouvement que certains médias Espagnols et Européens protestataires ont comparé au "printemps arabe" que connaissent plusieurs pays du monde arabe. Un mouvement qui s’étend et fait mêmes des émules en Europe.