La situation fait craindre le pire en Libye sur fond de divergences de la communauté internationale
Les combats entre les pro-Kadhafi et l’opposition armée continuent de faire rage, lundi en Libye, sur fond de divergences de la communauté internationale quant aux moyens d’intervenir pour stopper les violences faites à la population libyenne.
le lourd tribut payé par les civils dans ces affrontements à moyens inégaux pousse nombre de pays à réclamer une action de la communauté internationale pour éviter le pire.
La Russie a déclaré, toutefois, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, être contre toute ingérence militaire étrangère en Libye. "Nous ne considérons pas l’ingérence étrangère, surtout militaire, comme un moyen de résoudre la crise en Libye. Les Libyens doivent résoudre eux-mêmes leurs problèmes", a déclaré M. Lavrov, cité par les agences russes.
De l’autre côté, le président Barack Obama a déclaré lundi que l’Alliance atlantique examinait actuellement des options militaires concernant la crise en Libye.
Le président américain, qui s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre australien, Julia Gillard, a dit que les deux pays étaient d’accord pour estimer que les violences faites à la population libyenne par le gouvernement de Mouammar Kadhafi étaient inacceptables.
M. Obama a également mis en garde les collaborateurs du dirigeant libyen, les prévenant qu’ils devraient rendre des comptes des violences qui secouent actuellement leur pays, indiquant avoir donné son feu vert à une aide supplémentaire de 15 millions de dollars pour les opérations humanitaires liées à la crise.
Du côté de l’Europe, les diplomates français et britanniques travaillent sur un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, imposant une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye, qu’ils veulent présenter "assez vite", dès cette semaine. Ceci au moment même où Kaddafi a accusé la France d’ingérence" après le soutien apporté par Paris au Conseil national, mis en place par les insurgés.
Néanmoins, l’adoption d’une résolution sur une zone d’exclusion aérienne par les quinze Etats membres du Conseil de sécurité semble délicate, la Chine et la Russie étant particulièrement réticentes.
L’Union européenne prépare, à son tour, de nouvelles sanctions financières contre la Libye, visant notamment la Libyan Investment Authority (LIA), après avoir gelé les avoirs et interdit de visa 26 responsables libyens, ont indiqué lundi des diplomates UE .
Au total, cinq "entités" sont visées par ce nouveau train de sanctions, qui seront approuvées par consensus mardi matin si d’ici là aucune objection n’est formulée par les 27 gouvernements européens. La procédure d’adoption formelle de ces nouvelles sanctions est lourde et elles ne devraient entrer en vigueur "au plus tôt" que jeudi prévenaient vendredi des dirigeants européens à Bruxelles.
Dans le sillage de ces réactions, le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a relancé l’idée d’une sorte de plan Marshall pour la Libye et le Moyen-Orient afin d’oeuvrer en faveur du règlement de la crise, à l’issue d’un entretien avec son homologue israélien Avigdor Lieberman.
Les deux ministres ont procédé à un échange de vues détaillé sur les développements en cours en Afrique du Nord, en particulier en Libye, et au Moyen-Orient, porteurs de risques et de perspectives qui exigent une gestion attentive de la part de la communauté internationale.
Dimanche, une lourde offensive des forces loyales au régime libyen pour tenter de reprendre Misrata a fait 21 morts et plus de 90 blessés. Dépassés par la puissance de feu de l’armée régulière, les insurgés se sont retirés de Ben Jawad (est), sur la route vers Syrte, autre ville clé qui semble être l’enjeu des nouveaux affrontements qui se préparent.