Tunisie: un parti islamiste pro-charia appelle les autorités à renoncer à la séparation du religieux et du politique
Le fondateur de Jibhat Al Islah (Front de la Réforme), parti autorisé le 11 mai par le gouvernement dirigé par les islamistes d’Ennahdha, Mohamed Khouja a expliqué s’être adressé à l’Assemblée nationale constituante "pour que la charia soit inscrite comme l’unique source de législation" en Tunisie.
"La séparation entre la religion et le politique est une grande erreur, car la politique c’est la gestion des affaires des gens", a ajouté Foued Ben Salah, membre du bureau politique du parti.
Devant quelque 300 militants réunis au Palais des Congrès de Tunis, les responsables du parti ont présenté leur programme qui vise à l’instauration en Tunisie d’un Etat islamique.
Interrogé par l’AFP sur les violences déclenchées en juin par des jeunes salafistes, M. Khouja a indiqué souhaiter les attirer afin que ces derniers participent à la vie politique.
"Beaucoup de jeunes n’ont pas trouvé quelqu’un qui les écoute. Nous les comprenons, et pour cela nous essayons de les attirer et de les encadrer", a-t-il dit, estimant qu’ils devaient participer sur le terrain politique "à la construction de la nouvelle Tunisie".
L’Assemblée nationale constituante qui doit achever d’ici octobre la rédaction d’une nouvelle Constitution est dominée par une coalition tripartite rassemblant les islamistes d’Ennahda et deux partis de centre-gauche, le Congrès pour la république et Ettakatol.
En mars, Ennahda, principale formation politique du pays, a annoncé que la charia ne serait pas inscrite dans la loi fondamentale tunisienne, au grand soulagement de ses partisans de la coalition.