Le roi du Maroc Mohammed VI et le PDG du constructeur automobile français Carlos Ghosn sont attendus pour l’occasion.
Une usine zéro carbone
L’usine Renault de Tanger, dont la production est dédiée aux véhicules développés à partir de plateforme B0 (plateforme Logan) sur une ligne de production a une capacité de production annuelle de 170 000 véhicules. A terme, la capacité passera à 400 000 véhicules/an.
Les impacts sur l’environnement de l’usine Renault à Tanger sont réduits à des niveaux jamais atteints pour une usine de carrosserie montage : les émissions de CO2 sont réduites de 98 %, soit environ 135 000 tonnes de CO2 évitées par an;aucun rejet d’eaux usées d’origine industrielle n’est émis dans le milieu naturel et le prélèvement des ressources en eau pour les process industriels est réduit de 70 %. Ces résultats sont obtenus grâce à des innovations dans les process de fabrication, à l’utilisation d’énergies renouvelables ainsi qu’à une gestion optimisée du cycle de l’eau.
L’usine de Tanger n’émet également aucun rejet industriel liquide et réduit de 70 % ses prélèvements en eau pour les process industriels par rapport à une usine équivalente en capacité de production.
Exonération d’imôts
Pour le gouvernement marocain, le site doit permettre de développer une industrie automobile pour l’instant quasi inexistante dans le royaume (hormis l’usine de Somaca à Casablanca) et d’y attirer des sous-traitants pourvoyeurs d’emplois.
Rabat a déroulé le tapis rouge au groupe français, exonéré d’impôt sur les sociétés pendant cinq ans et de taxes d’exportation. L’Etat marocain a aussi mis à disposition les infrastructures (autoroute et rail) et financé un centre de formation pour le personnel.
Pour Renault, l’usine est aussi d’un enjeu primordial. C’est sa première inauguration depuis celle de Curitiba, en 1998 au Brésil. Tanger, où le groupe a investi environ 1 milliard d’euros, est destiné à devenir un pô le central dans son développement.
Le terrain de 300 hectares se situe à 30 kilomètres du nouveau port de Tanger Med et à quelques encablures des cô tes espagnoles. Dans un premier temps, entre 150.000 et 170.000 véhicules seront produits chaque année sur une ligne de montage, avec trois équipes se relayant.
Une seconde ligne est prévue à partir de 2013 pour faire monter la production annuelle à 340.000 unités, voire à 400.000 en travaillant des week-ends. Cela en ferait, en terme de capacité, l’équivalent des sites de Flins (Yvelines) ou de Douai (Nord) en France.
Lors du lancement du projet à l’automne 2007, M. Ghosn avait dit vouloir en faire l’usine "la plus compétitive" de l’alliance Renault-Nissan. Depuis, le partenaire japonais de Renault s’est retiré du projet, obligeant la Caisse des dépô ts marocaine à prendre le relais.
Gamme "low cost"
Le premier modèle à sortir des lignes sera le "Lodgy", un monospace de 5 à 7 places. Il sera commercialisé au printemps sous la marque Dacia (filiale roumaine de Renault) en Europe et dans le pourtour méditerranéen, et sous celle de Renault ailleurs. Suivront un petit utilitaire, puis un troisième modèle encore tenu secret.
Ces véhicules viendront compléter la gamme "low cost" du groupe, qui compte actuellement la petite berline Logan et ses dérivés, la Sandero et le 4×4 Duster. Actuellement fabriqués à Pitesti (Roumanie) pour l’Europe, ils pourront après 2013 être assemblés au Maroc.
Le constructeur compte asseoir sa position dominante sur le marché marocain, où il s’est vendu l’an dernier environ 120.000 véhicules et qui pourrait doubler, voire tripler dans les années à venir, selon ses prévisions.
Mais la grande majorité de la production de Tanger est destinée à l’export. Il y a cinq ans, M. Ghosn expliquait que 90% de la production du site serait dédiée au marché mondial et "pas seulement européen", et 10% "au marché marocain, d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient, voire de quelques pays d’Afrique".