Une première embarcation avec 240 personnes à bord a été secourue "après trois jours de mer au large des îles Kerkennah (sud de la Tunisie, ndlr), où elle était échouée sur un banc de sable", a déclaré Nicanor Haon, un responsable de l’ONG.
Le second navire, avec 46 personnes à bord, a été retrouvé "à la dérive" au large de Ben Guerdane, près de la frontière avec la Libye.
Le premier groupe de réfugiés est désormais détenu au port de Sfax, deuxième ville de Tunisie, et le second "dans un camp de rétention" à Ben Guerdane.
Selon M. Haon, les réfugiés sont originaires du Tchad, du Mali, de Côte d’Ivoire ou encore du Maroc. Au moins 10 d’entre eux sont des réfugiés du camp de Choucha, ouvert en 2011 dans le sud tunisien pour accueillir les réfugiés fuyant la guerre en Libye.
Le camp a été fermé par le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU en juin 2013, alors que plusieurs centaines d’occupants attendaient toujours d’être réinstallés dans des pays tiers.
L’ONG Boats for People, qui avait vivement critiqué la fermeture du camp en l’absence de solutions adaptées pour tous les réfugiés, redoute désormais que les 286 migrants secourus dans la nuit soient expulsés vers la Libye, d’où ils seraient partis.
"Ce serait une violation de la convention de Genève", a prévenu M. Haon.
La Tunisie est une zone de transit importante pour de nombreux migrants clandestins venus d’Afrique subsaharienne, qui tentent de gagner l’Europe à bord d’embarcations de fortune. Des milliers d’entre eux sont morts noyés ou ont été portés disparus après des naufrages.