Biden dévoile son plan de vaccination des Américains contre le Covid-19

Des centres de vaccination de proximité, une coopération renforcée entre le pouvoir fédéral et les Etats, plus de campagnes de prévention: Joe Biden a dévoilé vendredi le programme qu’il entend mettre en oeuvre à la Maison Blanche, pour accélérer l’immunisation des Américains contre le Covid-19.

« Je vous le promets, nous allons gérer cette opération comme jamais », a assuré le président élu depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware, à cinq jours de sa prestation de serment.

Joe Biden, 78 ans, cherche à éradiquer la racine de la crise économique et sanitaire qui mine les Etats-Unis: en moyenne, depuis le 1er janvier, plus de 3.000 personnes sont mortes du Covid-19 chaque jour aux Etats-Unis, et plus de 238.000 cas quotidiens ont été détectés.

Une hécatombe que n’a pas ralenti, loin s’en faut, le début hoquetant de la campagne de vaccination.

Voulant s’afficher comme l’homme désormais à la manoeuvre après la deuxième mise en accusation historique de Donald Trump, le démocrate a dévoilé de nouvelles mesures censées donner un nouvel élan à la plus grande campagne de vaccination de l’histoire américaine.

Son projet est ambitieux: le président élu souhaite que 100 millions de doses soient injectées pendant ses 100 premiers jours de mandat.

 Gymnases, écoles, stades

 

Pour cela Joe Biden entend travailler avec l’Agence fédérale de gestion des urgences, responsable de coordonner la création de centre de vaccination de proximité dans des gymnases, stades ou écoles. Quelque 100.000 soignants seront mobilisés.

Le président élu s’est aussi engagé à améliorer la coopération entre le pouvoir fédéral et les Etats, jusqu’ici « trop rigide et déroutante ». Il a encouragé ces derniers à ouvrir la vaccination à des pans plus larges de la population: les plus de 65 ans, les travailleurs les plus exposés…

Près de 10,6 millions d’Américains avaient reçu vendredi une première dose de vaccin, et 1,6 million la seconde. Trop peu: le gouvernement Trump avait promis 20 millions de personnes vaccinées avant la fin de l’année 2020.

Les vaccinations ont commencé dans un contexte difficile, avait justifié le médecin en chef des Etats-Unis, Jerome Adams: en pleine explosion du nombre de cas et au moment des congés de fin d’année, mettant à l’épreuve les équipes médicales.

Joe Biden qui avait fustigé la gestion de Donald Trump, concentrant une bonne partie de ses attaques sur le sujet lors des deux débats présidentiels, verra son action en la matière particulièrement scrutée.

Une de ses mesures est d’ores et déjà appliquée: il avait annoncé son intention de distribuer, une fois au pouvoir, toutes les doses de vaccin à disposition, plutôt que d’en retenir la moitié pour respecter les délais de la seconde injection, mais l’administration Trump a depuis effectué cet ajustement.

 

« Simplifier les choses »

 

Jeudi, la Dr Celine Gounder, infectiologue et membre du groupe de travail établi par la future administration sur le coronavirus, avait critiqué des recommandations concernant le vaccin « très difficiles à rendre opérationnelles sur le terrain ».

« Nous devons donc rendre les choses plus simples », avait-elle estimé en citant la chaîne d’approvisionnement ou les catégories des personnes éligibles au vaccin.

La future porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a quant à elle insisté vendredi sur le « besoin urgent de répondre aux échecs de l’équipe Trump en matière de distribution de vaccin ».

Au total, plus de 31 millions de doses ont été distribuées aux différents Etats américains, selon les informations vendredi des Centres de prévention et de lutte contre les maladies, principale agence fédérale de santé publique des Etats-Unis. Mais c’est l’organisation de leur distribution qui pêche par endroits.

Et avec environ 3% de sa population vaccinée, l’Amérique est loin du seuil de 75% à partir duquel, selon les experts, une nation développera une immunité collective.

En proportion, le pays fait toutefois mieux que de nombreux autres pays, dont la France, mais moins bien qu’Israël ou le Royaume-Uni, selon le site d’analyse des données Our world in data.

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