Le G8 invite la Libye à rejoindre le « Partenariat de Deauville » pour le soutien à la démocratie dans les pays arabes
"Nous saluons la présence de la Libye à notre réunion de Marseille et nous nous réjouissons de sa participation future au Partenariat", ont-ils souligné dans la déclaration finale de la réunion, où ce pays a participé avec un statut d’observateur, aux côtés des quatre pays arabes concernés jusqu’à présent par cette initiative, à savoir le Maroc, l’Egypte, la Tunisie et la Jordanie.
Les représentants du G8 (Etats-Unis, Russie, Canada, Japon, France, Grande-Bretagne, Allemagne et Italie) se sont dits prêts à aider les autorités libyennes dans "leur effort de reconstruction" et "la conduite d’une transition pilote par la Libye vers une prospérité partagée".
De même, ils ont exprimé leur plein soutien à leurs efforts pour garantir "une utilisation transparente et responsable des actifs débloqués au profit du peuple libyen" et leur détermination à "faire lever sur cette base le gel des actifs dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres décisions pertinentes".
Ils ont insisté à cet égard sur l’importance d’un soutien international pour aider le Conseil National de Transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, à "restaurer l’activité économique, en particulier la production et l’exportation de produits pétroliers et de gaz".
"Notre cadre est inclusif, l’ensemble des participants étant traités sur un pied d’égalité, piloté par les pays partenaires, sur la base des plans d’action élaborés par ces pays eux-mêmes, inscrit dans la durée, coordonné et additionnel, afin de s’assurer que la réponse de la communauté internationale est à la hauteur des défis exceptionnels à relever, tant en termes d’ampleur que de contenu", écrivent les grands argentiers des huit puissances mondiales.
La réunion de Marseille a été couronnée par le lancement du "pilier économique" du Partenariat de Deauville en soutien à la démocratie dans les pays arabes, avec la promesse des pays du G8 et de neuf organisations internationales et régionales (Fonds monétaire international, Banque mondiale, banques régionales et fonds arabes), de doubler l’aide financière mise à leur disposition.
Celle-ci pourrait passer ainsi à 80 milliards de dollars entre cette année et 2013, au lieu des 40 milliards annoncés à la date du lancement du Partenariat de Deauville en mai dernier.
Le groupe élargi des institutions financières régionales et internationales soutenant l’initiative avait annoncé à l’occasion de la réunion de Marseille sa décision de porter l’aide financière disponible à plus de 38 milliards de dollars au cours de la période 2011-2013 à l’Egypte, la Tunisie, le Maroc et la Jordanie "pour accompagner leurs efforts de réformes, en plus des ressources qui pourraient être mises à disposition par le FMI".
Lors de leur sommet à Deauville (nord-ouest de la France), les dirigeants du G8, actuellement présidé par la France, s’étaient dits prêts à ouvrir "ce partenariat global et de long terme à tous les pays de la région qui amorcent une transition vers une société libre, démocratique et tolérante".
Deux conditions sont posées pour être éligible à ce partenariat: "un processus politique destiné à soutenir la transition démocratique et à favoriser les réformes en matière de gouvernance" et un cadre économique "propice à une croissance durable et qui profite à tous".