Après son désaccord avec Macron, le chef d’état-major des armées annonce sa démission
Dans un communiqué, le chef d’état-major des armées explique qu’il considère « ne plus être en mesure d’assurer la pérennité du modèle d’armée auquel [il] croit pour garantir la protection de la France et des Français, aujourd’hui et demain, et soutenir les ambitions de notre pays » et avoir « pris ses responsabilités » en présentant sa démission au président.
Un poste depuis février 2014, ce militaire de carrière 61 ans venait d’être prolongé à son poste pour un an, le 30 juin dernier. Le 12 juillet, lors d’une audition parlementaire à huis clos, il avait vertement critiqué les coupes budgétaires de 850 millions prévues pour les armées alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé pendant sa campagne à augmenter le budget de la Défense à 2% du PIB.
Emmanuel Macron, lui, n’accepte pas que ses arbitrages budgétaires soient discutés et l’avait alors sèchement recadré, en pleines festivités du 14-Juillet.
Si cette démission couvait, elle n’en demeure pas moins une première sous la Ve République. "Aucun chef d’état-major des armées n’a été amené à démissionner", explique au Monde l’historien Philippe Vial, chercheur au service historique de la défense, et ce depuis juillet 1962, date de la création de cette fonction de haut responsable militaire répondant directement au ministère de la Défense et à la présidence de la République.
Dans une "lettre à un jeune engagé" publiée vendredi sur sa page Facebook, le général adressait autant de messages subliminaux à l’exécutif : "Parce que tout le monde a ses insuffisances, personne ne mérite d’être aveuglément suivi". La confiance "doit être nourrie jour après jour, pour faire naître l’obéissance active, là où l’adhésion l’emporte sur la contrainte".