Créé en 1984 par le Centre méditerranéen de Littérature, le prix Méditerranée, qui réunit en son sein des membres tels que Dominique Fernandez, Danièle Sallenave, Amin Maalouf, Jean-Christophe Rufin, récompense chaque année des auteurs français et étrangers inspirés par la Méditerranée.
Le prix Méditerranée permet d’éclairer cette région du monde au coeur de l’actualité. C’est "une formidable occasion, comme le rappelle le président du jury Dominique Fernandez, de réaffirmer la place de la littérature et du livre en Méditerranée et de rappeler le rôle spécifique qu’elle peut apporter dans l’éveil des consciences des peuples et leur cheminement vers plus de liberté".
Wajdi Mouawad quitte le Liban à l’âge de dix ans en 1978 et émigre avec sa famille à Paris, puis à Montréal en 1983. Diplômé de l’École nationale du théâtre du Canada en 1991, il est très vite remarqué au Canada comme directeur de compagnie théâtrale, metteur en scène et dramaturge, en particulier avec Littoral en 1997 et Incendies en 2003. Il est directeur artistique du théâtre de Quat’Sous à Montréal de 2000 à 2004 puis du Théâtre français du Centre National des Arts à Ottawa. De retour en France, il obtient (et refuse) le Molière du meilleur auteur francophone pour sa pièce Littoral en 2005. Après Littoral et Incendies, il crée Forêts, le troisième volet d’une tétralogie sur le thème de la transmission et de l’héritage. Le dernier volet, Ciels, est présenté en 2009 avec les trois autres pièces au festival d’Avignon, dont il est l’artiste associé. Il reçoit le Grand Prix du théâtre de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre dramatique, qui s’enrichit du roman puissant et original, Anima : lorsqu’il découvre le meurtre de sa femme, Wahhch Debch est tétanisé : il doit à tout prix savoir qui a fait ça, et qui donc si ce n’est pas lui ? Éperonné par sa douleur, il se lance dans une irrémissible chasse à l’homme en suivant l’odeur sacrée, millénaire et animale du sang versé… Par son projet, par sa tenue, par son accomplissement, ce roman-Minotaure repousse les bornes de la littérature. Anima est une bête, à la fois réelle et fabuleuse, qui veut dévorer l’Inoubliable
Né en Turquie en 1951, Nedim Gürsel est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages, romans, nouvelles, récits de voyage, essais littéraires. Lauréat de plusieurs grands prix littéraires, dont le Prix France-Turquie, il occupe une place primordiale dans la littérature de son pays et son œuvre est traduite dans de nombreuses langues. Il vit à Paris, où il est directeur de recherche au CNRS et enseigne à l’École des langues orientales. Son roman L’ange Rouge est traduit du turc par Jean Descat : le biographe turc de Nâzim Hikmet se rend à Berlin, où un mystérieux personnage lui a donné rendez-vous afin de lui remettre des dossiers très importants concernant le poète. A leur lecture, il comprend qu’il s’agit de documents de police concernant la vie privée et l’engagement de Hikmet, alors réfugié en Europe de l’Est après avoir connu la prison dans son pays, et que son interlocuteur, qui se fait appeler « Ange », n’est autre qu’un ancien agent de la Stasi.