Victoire pour les 6 250 sans-papiers grévistes : feu vert du gouvernement pour leur régularisation

Le processus s’est enclenché ce jeudi au grand soulagement des salariés sans-papiers. Les onze syndicats et associations qui les soutiennent vont remettre au ministère du travail les doubles des « cartes de grève » délivrées au début de la mobilisation, il y a 9 mois. En échange, une autorisation de travail de trois mois, sera remise aux grévistes, leur permettant d’avoir une activité professionnelle sans être inquiétés.

Victoire pour les 6 250 sans-papiers grévistes : feu vert du gouvernement pour leur régularisation
Dans un deuxième temps, le 1er juillet, les dossiers seront transférés aux préfectures concernées qui délivreront aux sans-papiers une autorisation de séjour de trois mois. Une fois le sésame obtenu, les piquets de grève encore maintenus par certains syndicats comme la CGT, seront levés, tout comme a été évacuée la semaine dernière la Place de la Bastille à Paris, occupée durant une vingtaine de jours par des sans papiers résignés.

L’un d’entre eux, Rachid Lahmer employé dans le bâtiment et la sécurité depuis plus de dix ans qualifie de « victoire » l’accord du gouvernement pour leur régularisation. Ce Marocain, originaire de la ville d’Oujda, s’est dit « soulagé et heureux ».

« En ce qui me concerne, je pourrais bénéficier d’un titre de séjour de trois mois, puis d’un deuxième d’une durée d’un an, avant de me enfin accorder une carte de séjour de dix ans », a-t-il confié à atlasinfo.
Grévistes et syndicats se renvoient le succès de la mobilisation: les premiers affirment qu’ils n’auraient jamais pu obtenir gain de cause sans les organisations syndicales, tandis que les seconds saluent le courage et l’abnégation des grévistes. Et pour cause, plusieurs centaines de travailleurs maghrébins, d’Afrique sub-saharienne ainsi que des Chinois se sont relayés jour et nuit pour réclamer leurs droits, redonnant un nouveau souffle à un mouvement qui s’enlisait et favorisant sa médiatisation.

Fortes de leur « avancée significative », les organisations syndicales et les associations ont demandé « l’application loyale » du texte signé vendredi, dans un communiqué commun des syndicats CGT, CFDT, UNSA, Sud, FSU ainsi que la Ligue des Droits de l’Homme, la Cimade, RESF, Autremonde, Femmes Egalité, Droit Devant. Tous, seront associés au suivi du dispositif piloté par un groupe de travail permanent de la Direction de l’Immigration et celle du travail.

Le salarié sans papiers devra désormais justifier de 12 mos d’activité salariée dans les 18 derniers mois avant le dépôt, dont six mois d’activité salariée dans les douze derniers mois (au lieu de 12 mois continue dans les 12 derniers mois). Les ajustements concernent également les intérimaires, pour lesquels la régularisation était quasi impossible et qui devront justifier de 12 mois d’activité dans les 24 derniers mois, dont six dans les 12 derniers mois.

Quant aux demandeurs travaillant dans le secteur nettoyage et aide à la personne, ils doivent présenter des documents émanant de plusieurs employés et fournir plusieurs promesses d’embauche. En revanche, ils ne pourront prétendre à la régularisation que si le cumul des heures proposées, correspond à un salaire équivalent au moins au Smic.

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