"Marre de la violence, pas un mort de plus", disait une pancarte d’un des manifestants à Caracas, rendant hommage à Miguel Castillo, 27 ans, tué mercredi par arme à feu lors d’un défilé de protestation ayant dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre.
La crise politique et économique frappant le Venezuela s’est violemment accentuée depuis début avril, quand ont démarré les manifestations de l’opposition exigeant le départ anticipé du président Maduro.
Cette vague de manifestations et violences a déjà fait 38 morts et des centaines de blessés, selon le parquet.
Au total, 1.990 personnes ont été interpellées, dont 650 sont encore incarcérées, selon l’ONG Foro Penal qui dénonce qu’une partie d’entre elles ont été jugées, de manière illégale, devant des tribunaux militaires.
"Ils sont en train de nous tuer, mais nous n’allons pas nous lasser, nous allons rester dans la rue jusqu’à ce que le gouvernement tombe, même si la répression empire", a assuré à l’AFP Carlos Briceño, étudiant de l’université où était inscrit Miguel Castillo.
Le gouvernement socialiste poursuivait quant à lui jeudi ses réunions préparatoires à une assemblée constituante, afin de réformer la constitution de 1999, une manoeuvre selon l’opposition pour esquiver les élections dans un contexte de très forte impopularité.
"Le Venezuela a besoin de stabilité, d’un nouveau gouvernement, car celui-ci n’a rien à offrir au peuple vénézuélien, sauf ce que l’on voit: la mort", a clamé jeudi le leader d’opposition Henrique Capriles lors de la manifestation à Caracas.
L’opposition, majoritaire au Parlement depuis fin 2015, appelle à une nouvelle protestation vendredi, cette fois menée par les "grands-parents", qui tenteront de rejoindre les bureaux du Défenseur du peuple, organisme chargé de veiller au respect des droits de l’homme mais accusé par l’opposition de défendre le gouvernement.
Jusqu’à présent, les forces de l’ordre ont systématiquement repoussé toutes les manifestations d’opposants tentant d’entrer dans le centre de Caracas où se trouvent la majorité des institutions contrôlées par le chavisme (du nom du défunt ex-président Hugo Chavez, 1999-2013).
Le gouvernement vénézuélien a accusé jeudi les Etats-Unis d’apporter un "financement et soutien logistique (…) aux groupes violents", ce qui selon lui a "facilité une insurrection armée".
Avec AFP