Vaccin et Afrique sur LCI: « Nous allons déposer plainte contre le Pr Mira pour injure raciale » (Me Elajouti)

Après le scandale suscité par les propos explicitement racistes tenus sur LCI par le Pr Jean-Paul Mira, chef du service de réanimation de l’hôpital Cochin à Paris, sur l’opportunité d’utiliser les Africains comme des « rats de labo » pour tester le vaccin BCG contre le coronavirus, Me Mourad Elajouti, avocat au barreau de Casablanca, va déposer plainte contre le médecin devant une juridiction française pour « injure raciale ».

Me Elajouti et son confrère Me Saïd Maâch étaient les premiers avocats à dénoncer les propos méprisants du Pr MIra et à annoncer leur décision de porter plainte au nom de l’association du « Club des avocats à Casablanca », qui regroupe plus de 400 avocats.

« Pour nous, c’est une réaction obligatoire par rapport à ces propos scandaleux et moyenâgeux. Il s’agit d’une Diffamation raciale et discriminatoire », s’est insurgé Me Elajouti auprès d’Atlasinfo.

La plainte des deux avocats marocains se base notamment sur la Convention judiciaire entre le Maroc et la France et son Article 4 qui stipule que les avocats inscrits aux barreaux marocains pourront assister ou représenter les parties devant toutes les juridictions françaises, tant au cours des mesures d’instruction qu’à l’audience, dans les mêmes conditions que les avocats inscrits aux barreaux français.

Malgré la suspension des vols entre le Maroc et la France pour endiguer la propagation du coronavirus, les deux avocats ne sont pas pressés par le temps pour déposer leur plainte.

Selon la loi Perben II de 2004, le délai de prescription de 3 mois est ramené à 12 mois dans le cas de diffamation raciale.

Rappel des faits

Le 1 er avril sur la chaîne d’information LCI, Le chef de service de réanimation de l’hôpital Cochin, Dr Jean-Paul Mira, interroge le directeur de recherche à l’INSERM (organisme français de la santé et de la recherche médicale),  le Pr Camille Locht, sur l’opportunité d’utiliser les Africains comme des cobayes afin de tester l’efficacité du vaccin contre la tuberculose BCG pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus.

« Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique où il n’y pas de traitement, pas de masques, pas de réanimation. un peu comme c’était fait d’ailleurs pour certaines études sur le sida où on essaie des choses sur les prostituées, car on sait qu’elles ne se protègent pas (…) », demande le Pr Jean-Paul Mira son confrère  Pr Camille Locht.

A quoi répond ce dernier stoïquement:  « Oui vous avez raison », avant d’ajouter: « D’ailleurs on est en train de réfléchir à une étude en Afrique pour le vaccin BCG pour faire ce même type d’approche (…) ».

Les propos des deux professionnels de la santé ont été condamnés sur Twiter par nombre d’Africains et de personnalités politiques françaises.

Le ministère français des Affaires étrangères a pour sa part déclaré que ces propos « ne reflétaient pas la position des autorités françaises », tout en rappelant la mobilisation de la France en faveur de la lutte contre le virus en Afrique.

 

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